L'affaire Jilani Daboussi, décédé juste après sa sortie de prison, est désormais entre les mains de la justice française, a affirmé hier son fils Sami Daboussi. Interrogé par l'Agence TAP, il a souligné l'attachement de la famille du défunt à poursuivre en justice toutes les personnes impliquées dans la mort de son père qu'il qualifie de « crime d'Etat par excellence ». « Nous avons confiance en la justice française », a-t-il déclaré, avant d'ajouter que le procureur de la République près le Tribunal de Paris avait ordonné, il y a deux semaines, l'ouverture d'une enquête sur la responsabilité directe ou indirecte du président Marzouki, de l'ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, et de l'ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, ainsi qu'aux deux médecins Mondher Ounissi et Nadia Hellal, dans la mort de Jilani Daboussi, maintenu en détention sans jugement malgré la détérioration de son état de santé ». Sami Daboussi reproche aux personnes impliquées dans cette affaire d'avoir passé sous silence les actes de torture subies par son père à la prison de La Mornaguia et sa privation des soins à l'extérieur de la prison malgré la dégradation de santé. Homme d'affaires, médecin, ancien député et ancien maire de Tabarka, Jilani Daboussi qui portait également la nationalité française est mort, le 7 mai dernier, quelques heures seulement après sa remise en liberté de la prison de Mornaguia à Tunis où il était incarcéré pendant plus de deux ans sans être jugé.