Un public composé de cinéphiles jeunes et moins jeunes, particulièrement amateurs de culture japonaise et de «japanimation», a pu découvrir Voyage vers Agartha, du Japonais Makoto Shinkai, projeté à la maison de la culture Ibn-Rachiq. Dans le cadre du Mois culturel japonais, qui a été inauguré le 8 octobre et qui se poursuivra jusqu'au 18 du mois courant, des films d'animation du réalisateur japonais Makoto Shinkai ont été projetés, samedi dernier, à la maison de la culture Ibn-Rachiq. Il s'agit de trois longs métrages : La tour au-delà des nuages (2004), 5 centimètres par seconde (2007) et Voyage vers Agartha (2011). Un public composé de cinéphiles jeunes et moins jeunes, particulièrement amateurs de culture japonaise et de «japanimation», a pu découvrir, donc, le long métrage Voyage vers Agartha, sorti en 2011. Le film raconte l'histoire d'une jeune fille qui passe ses journées à écouter —seule— une mélodie émise par un récepteur à cristal que lui a laissé son père décédé. Un jour, elle se fait attaquer par une créature et est sauvée par un garçon mystérieux. Quand ce dernier disparaît, elle embarque pour le pays d'Agartha afin de le retrouver. Accompagnée par son professeur, qui espère, lui, ressusciter son épouse disparue. Dès lors s'enchaînent des situations émouvantes et des épreuves aussi extravagantes et dures les unes que les autres. Le nouveau Miyazaki Ce n'est pas pour rien que Makoto Shinkai a été appelé le nouveau Hayao Miyazaki —réalisateur du film d'animation à succès Le château dans le ciel— par plusieurs critiques. En effet, la ressemblance dans le style et le thème générateur de l'animation des deux réalisateurs est frappante. Dans Voyage vers Agartha, il s'agit toujours du même périple, du même voyage initiatique de la vie. Symbolisant, ainsi, le passage à l'âge adulte. Cette phase, généralement ressentie comme difficile, est traitée dans cette œuvre sous forme d'une série d'aventures qui offre un grand sentiment de liberté, mais aussi le sens de la responsabilité dans les décisions à prendre et l'assomption des conséquences. On est donc face à un disciple fidèle de Miyazaki, et un conteur inspiré. On sent tout de suite que Voyage vers Agartha est une œuvre influencée, qui multiplie et intègre le panthéisme de Princesse Mononoké à la féerie du Château dans le ciel, en ajoutant des emprunts à diverses mythologies : le serpent à plumes des Aztèques, ou la légende d'Orphée, qui sous-tend cette aventure du prof partant dans un monde souterrain avec une de ses élèves pour y chercher sa femme défunte. Un rythme et une mise en scène parfaitement maîtrisés, soutenus par un scénario d'une grande densité, permettent au réalisateur de développer pleinement ses idées. Pas de scènes ou de personnages superflus. Tout est à sa place et contribue à construire un monde cohérent et une structure sociale que le spectateur accepte d'emblée. Chacune des péripéties participe au développement des personnages et de l'histoire. La narration joue sur les temps forts. Tantôt effrénés, tantôt contemplatifs, ils sont enchaînés de manière soutenue, ne laissant pas au spectateur le temps 4de s'ennuyer!