«La recapitalisation répond à une double exigence : se conformer aux dispositions légales et aux normes prudentielles édictées par la BCT, d'une part, et conférer à l'UIB de nouvelles ambitions pour ses clients et ses actionnaires, d'autre part», souligne Kamel Néji, DG de l'UIB. Entretien. L'opération d'augmentation de capital, décidée par l'Assemblée générale extraordinaire de l'UIB, a démarré depuis plus d'une semaine et se poursuivra jusqu'au 20 octobre. En quoi consiste-t-elle et quels en sont les objectifs ? Le capital social, qui comprend à ce jour, 17,6 millions d'actions et 2 millions de certificats d'investissement, sera augmenté d'un maximum de 14,960 millions d'actions et de 1,7 million de certificats d'investissement. Le montant de l'augmentation de capital est de 149,6 millions de dinars, sur la base d'un prix d'émission de 10 dinars l'action, et ce, compte non tenu de la partie liée aux certificats d'investissement. La souscription aux actions nouvelles sera réservée, à titre préférentiel, aux anciens actionnaires ainsi qu'aux cessionnaires de droits de souscription, tant à titre irréductible qu'à titre réductible. L'exercice du droit, à titre irréductible, s'effectuera à raison de 17 actions nouvelles à souscrire en numéraire pour 20 actions anciennes. Le principal actionnaire, Société Générale, a annoncé qu'il suivrait l'opération et a garanti une souscription de 149,6 millions de dinars au cas où les autres actionnaires ne suivraient pas l'opération d'augmentation de capital. Les objectifs de cette opération sont clairs : conforter les ratios de solvabilité de l'UIB, assurer au cours des prochaines années un développement conforme à son business plan 2014-2018 et retrouver, dès 2015, la capacité de distribuer des dividendes au titre de l'exercice 2014. L'opération de recapitalisation que vous avez annoncée vient – elle en réponse à une évolution réglementaire ou s'inscrit-elle dans une stratégie de développement globale? L'UIB est, aujourd'hui, solide et complètement assainie. La recapitalisation répond à une double exigence : se conformer aux dispositions légales et aux normes prudentielles édictées par la BCT, d'une part, et conférer à l'UIB de nouvelles ambitions pour ses clients et ses actionnaires, d'autre part. L'opération a démarré il y a une semaine. Est-ce que vous pouvez nous dire si les souscriptions sont conformes à vos prévisions ? Est- ce que le rythme vous satisfait ? L'opération est bien accueillie surtout que l'augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel permet de préserver les intérêts de chacun des actionnaires en leur offrant la possibilité de souscrire au prorata de leur détention ou de vendre leurs droits préférentiels de souscription s'ils n'envisagent pas de souscrire. Il est, également, important de souligner que le marché a parfaitement saisi la portée, en termes de confiance, de la garantie donnée par Société Générale à l'opération de telle sorte que l'UIB soit sûre d'obtenir les 149,6 millions de dinars. Cette garantie n'interviendra qu'une fois l'ensemble des ordres irréductibles et réductibles des autres actionnaires auront été servis. Quelle analyse pouvez-vous faire du secteur bancaire en Tunisie ? Les banques évoluent, aujourd'hui, dans un environnement éminemment contraint et économiquement fragile. Leurs ambitions ne leur permettent aucunement de se contenter de leurs performances actuelles. Il ne suffit pas d'avoir un matelas de fonds propres confortable pour enchaîner les succès. En l'état actuel du secteur, il ne fait guère de doute que les réformes les plus urgentes s'appellent une plus grande clarté dans les choix stratégiques en fonction des atouts de chacun, un système d'information et de contrôle interne plus approprié. Ou encore une gestion plus rigoureuse des risques opérationnels et de contrepartie en phase avec les standards internationaux. Les banques ont aussi de larges marges de progression sur le plan de l'organisation. Cela signifie aussi, et ce sujet est encore plus épineux dans un contexte inflationniste, une meilleure maîtrise des charges et une motivation accrue des collaborateurs. Pour continuer à être au service des clients et de l'économie, il faut surtout continuer à vaincre le doute des perspectives d'avenir et ce, en dépit des fragilités bien visibles de notre environnement. Le chemin sera long, très long.