Le silence qu'il s'est imposé n'a pas duré longtemps. Bernard De La Villardière a consenti finalement à répondre aux critiques, aux accusations et même aux injures dont il était la cible après la diffusion sur M6 de l'émission ‘'Enquête exclusive'' sur la Tunisie. Sur sa page facebook, il écrit notamment «J›ai choisi de laisser libre cours aux commentaires jusqu›à présent car ils sont en eux-mêmes le symptôme d›une maladie congénitale des pays ayant connu des régimes autoritaires». Il commence d'abord par s'attaquer au site internet ‘'Tunisie secret'', mais surtout à certains journalistes qu'il qualifie de «valets serviles ». Il considère que leur commentaires renvoient ‘'aux méthodes employées dans les bonnes vieilles dictatures pour disqualifier une information ou une enquête qui gêne: on s›attaque à l›émetteur du message quand on ne peut disqualifier le message lui-même». Le journaliste français devait par la suite revenir sur le fait que son nom ait été évoqué dans le livre noir parmi les journalistes qui auraient participé à l›appareil de propagande de Ben Ali, par le biais de l›Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE). Elaboré, à la demande de Marzouki, par la présidence de la République et sur la base d›archives qu›elle détenait, ce document controversé avait suscité une forte polémique allant jusqu'à considérer sa publication comme étant illégale. Le nom de Bernard De La Villardière figure dans ce livre, aux côtés de nombreux autres journalistes tunisiens et étrangers. Mais dans sa réponse, il parle plutôt de liste noire : «Quant à la fameuse liste noire, les tunisiens savent bien qu›elle n›a aucune crédibilité! J›attends avec impatience que l›on apporte la preuve de ma collusion avec le régime de Monsieur Ben Ali». Pour sa part Marzouki avoue lors de l'émission ‘'A qui ose seulement'' ne pas avoir fait attention au nom du journaliste lors de l'enregistrement de l'émission ‘'Enquête exclusive''. « On m'a demandé de participer à cette émission, j›ai accepté parce que le sujet, l'argent volé, était important. Je n'ai pas cherché les détails et je n'ai pas demandé qui était-il, ou encore ce qu'il voulait ».