L'ESS et le CA se livrent un duel sportif, en apparence, mais politique au fond ! Ça ne finit pas de polémiquer sur les plateaux télé ! Après l'apparition provocatrice de H. Jenayeh à «Dimanche Sport», encore une apparition télévisuelle polémique. Cette fois, «Stade Ettounsia», présenté par notre collègue Razi Ganzoui, a vu la tension monter entre Ridha Charfeddine, président de l'ESS, et Montassar Louhichi, directeur sportif du CA. Ce n'est pas la première fois que ça se produit, mais cette fois, ça prend une ampleur énorme. Nous sommes au début de la saison, et voilà que l'on crie au complot, qu'on crie au scandale. Ridha Charfeddine poursuit encore la campagne de l'ESS. Le président de l'ESS, candidat, lui aussi, aux élections législatives à Sousse, a tout dit et rien dit. Et franchement, on n'a pas encore compris tout cet acharnement du président étoilé envers l'arbitre du match contre le CAB. C'est vrai que le but étoilé est valide, mais pourquoi a-t-il oublié le penalty non sifflé au CAB? Est-il normal qu'un président de club en arrive là, en parlant des cartons jaunes, d'un but non accordé, alors que son club est encore premier ? De l'autre côté, Louhichi, moins agressif certainement, n'a pas hésité, lui aussi, à hausser le ton et à aller dans la voie de la polémique. Bref, un duel sportif acharné naît entre l'ESSahel et le CAfricain, chose coutumière dans notre football, mais ce sont les déviations politiques qui dérangent. On sait tous que le duel CA-ESS tourne en un duel extrasportif. C'est un duel à distance, sportif en apparence, mais politique au fond. Les déviations politiques et l'instrumentalisation du sportif et de l'image de marque des clubs sportifs sont des choses qu'on ne peut pas ignorer. Ça prend aussi une tournure régionaliste, et c'est cela qui est dangereux. Une course à deux entre le CA et l'ESS ne doit pas se transformer en un duel entre les régions qui supportent les deux clubs. C'est une ligne rouge, à notre avis. Peut-on encore sauver les meubles ? Nous pensons que oui. Les élections sont, à notre avis, le moteur de cet acharnement exagéré, et le jour où l'on arrêtera de mélanger politique et sport, ce duel redeviendra sportif. Sévir... Parler d'un contrôle fédéral sur cette déferlante politico-régionaliste en sport est-il une illusion? Si la FTF intervient (et elle l'a fait hier), serait-ce un coup d'épée dans l'eau ? C'est que la haine qui grandit sur nos stades avec de misérables banderoles qui touchent l'amour-propre des régions, la récupération politique des dirigeants sportifs qui ne font qu'attiser le feu, la faiblesse des médias sportifs devant les accusations gratuites des dirigeants nous emmènent vers un sens interdit. C'est le moment de se rappeler que le football est une compétition qui doit être à l'abri de la récupération et des intérêts politiques. Réveillez-vous, sinon on aura un second scénario du stade de Port-Saïd...