Le centre d'étude et de prospectives industrielles - CEPI - relevant de l'agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (API) a publié récemment une étude sur l'organisation de la filière des viandes rouges, du lait et de ses dérivés, ainsi que les perspectives qui en sont offertes. Cette étude a permis de faire un diagnostic de la dite filière et de proposer des stratégies pour la développer. L'études a fait ressortir que la filière des viandes rouges est caractérisée par sa position importante dans le secteur agricole et agroalimentaire tunisien. En effet, les viandes rouges contribuent à la production du secteur de l'élevage à hauteur de 44% et à la production de l'ensemble du secteur agricole à raison de 15%. Le secteur est marqué par une stagnation de la production au cours des dix dernières années, où la production locale des viandes rouges a presque doublé entre 1984 et 2002 en passant de 64 mille tonnes à environ 123 mille tonnes. Toutefois, à partir de 2003, elle a connu plusieurs fluctuations et a fini par se stabiliser autour des 120 mille tonnes. De même, une balance commerciale déficitaire de l'ordre de 120 MDT en 2013 et un ratio de consommation de viandes rouges assez faible . Ce ratio a tourné, au cours des dix dernières années, autour de 12 kg/habitant/an avec une tendance légèrement baissière depuis 2008, et se situe à 50% de la moyenne mondiale (24,6 kg) et à 20% de la moyenne européenne (60,2 kg). L'étude a fini par tracer une stratégie proposée pour le développement de la filière à l'horizon de 2025 et repose sur six constats fondamentaux. Par ailleurs, elle a fortement recommandé de garantir la sécurité sanitaire au niveau de tous les maillons de la filière, maîtriser les coûts et améliorer les revenus des acteurs de la filière. Elle incite aussi développement de l'offre pour accroitre le ratio de consommation de 12 à 15 kg/habitant/an. Elle a enfin insisté sur la nécessité de promouvoir la qualité, le développement de l'exportation à moyen terme pour atteindre environ 10% de la production et structurer le pilotage de la filière pour une meilleure régulation et un meilleur encadrement des acteurs.