« Le prochain Premier ministre devrait être fixé sur les besoins du pays. Mais il doit être neutre pour disposer d'un environnement économique et social propice aux réformes. Il faut qu'il dispose d'une majorité stable. D'une ouverture à l'opposition pour la faire participer à la décision. Mais aussi pour éviter de se retrouver dans un clivage trop fort qui risque de freiner la bonne marche des réformes », a indiqué le chef du Gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, dans une interview accordée au site d'information ‘Rue89'. Mettant l'accent sur les réalisations accomplies par l'actuel gouvernement en vue d'assurer des conditions opportunes pour des élections législatives et présidentielles libres et transparentes, Jomaâ a tenu à garantir la neutralité des administrations concernées de près ou de loin par les élections, dissoudre les Ligues de protection de la révolution, récupérer les mosquées qui échappaient au contrôle du ministère des Affaires religieuses. « Nous avons procédé de manière planifiée sans rien brusquer. Nous sommes restés à égale distance vis-à-vis des partis. Après huit mois, nous sommes parvenus à un environnement assaini, propice à la tenue des élections », a-t-il ajouté. Du côté de la neutralité de l'administration, il a fait savoir « Tous les postes sensibles ont été changés. Au sein de l'Institut national des statistiques et dans l'administration territoriale. Nous avons remplacé dix huit gouverneurs sur vingt quatre. Les secrétaires généraux de gouvernorats, les délégués et les délégués principaux, et certains omda. Nous avons également renouvelé tous les cabinets ministériels ». En ce qui concerne la neutralité des lieux de culte, il a affirmé qu'il y avait 149 mosquées officielles qui échappaient au contrôle du ministère des Affaires religieuses, et beaucoup de mosquées hors la loi. « Celles-ci ont été fermées. Il ne reste que dix-sept mosquées qui posent encore problème ».