Cent cinquante avocats participeront à l'observation de l'opération de vote et de dépouillement. Ils noteront toutes les irrégularités dans un rapport qui sera soumis à l'Isie A l'initiative de l'Ordre national des avocats de Tunisie (Onat), avec le concours de l'Association des jeunes avocats, un nouveau centre d'observation des élections vient de voir le jour. Au cours d'une conférence de presse tenue, hier matin à la Maison de l'avocat à Bab Bnet, dans la capitale, le bâtonnier Me Mohamed Fadhel Mahfoudh a présenté cet organisme, son fonctionnement et ses objectifs. Comme l'indique son nom, ce «centre des avocats pour l'observation des élections» est la bannière sous laquelle agit et réagit toute la corporation face à l'acte électoral et au climat dans lequel se déroulera le scrutin de demain. Cependant, la mission de contrôle a été essentiellement confiée à un nombre limité d'observateurs, soit quelque 155 avocats qui sont, d'ailleurs, accrédités auprès de l'Isie. Ces derniers, d'après le bâtonnier, ont récemment bénéficié, des semaines durant, de plusieurs sessions de formation, notamment en matière de contentieux électoral. «Et maintenant, le centre est tout prêt, doté de tous les moyens nécessaires à l'accomplissement d'un rôle des plus significatifs de suivi et de contrôle de l'opération électorale...», a-t-il fait valoir. En plus clair, les 155 avocats observateurs seront ainsi à l'affût, afin de relever, le cas échéant, les défaillances et les dérives qui pourraient se produire à n'importe quel moment de l'événement. Le centre établira un rapport final détaillé qu'il devrait, a posteriori, remettre à l'Isie, à laquelle revient le dernier mot. Mais, pourquoi a-t-on choisi un tel effectif aussi réduit, paraît-il? Me Mahfoudh répondu : «Parce que nous avons opté pour la méthodologie d'échantillonnage des zones d'intervention...». Le centre n'a pas le potentiel suffisant pour couvrir, en termes d'observation, tous les centres et les bureaux de vote dans le pays. Surtout qu'il existe, aujourd'hui, autant d'organisations de la société civile qui veillent sur le processus électoral, dans ses différentes phases. Notre centre focalisera uniquement sur le Grand Tunis, Nabeul, Bizerte, Gafsa, Le Kef et Médenine». Heureusement que, reprend le secrétaire général du Conseil de l'Ordre, Me Boubakar Bethabet. «Nous, nous allons nous consacrer à quelques régions-échantillons, où nos observateurs volontaires vont travailler, à égale distance de tous les concurrents...», insiste-t-il, soulignant l'engagement moral et professionnel des avocats-observateurs. Et d'ajouter, sur sa lancée, qu'une salle d'opérations et de veille est fin prête, depuis hier, élisant domicile à la Maison de l'avocat. Il s'agit, en priorité, d'accompagner les opérations de vote et de dépouillement des résultats et d'élaborer des rapports sur le déroulement du scrutin et sur les abus liés à la campagne électorale. La mise en place d'un tel centre traduit, selon Me Mahfoudh, l'implication de la profession dans la défense de la cause nationale et sa contribution, en tant que partie prenante du destin du pays, dans la révolution, la transition démocratique et la réussite de ce rendez-vous électoral. «Le barreau est fortement présent, là où il faut...», indique-t-il. Auparavant, le bâtonnier, en rendant hommage au martyr de la garde nationale tombé jeudi suite aux événements terroristes de Chebbaou à Oued Ellil, n'a pas manqué d'interpeller la conscience des citoyens, les exhortant à se rendre massivement aux urnes et voter pour l'intérêt de la Tunisie.