La grogne monte chez les professionnels du lait (producteurs, collecteurs et industriels) revendiquant un ajustement des prix notamment après la montée vertigineuse des prix des retenus excessives par les professionnels du secteur. Les mouvements de protestations et les pressions de stopper la production depuis le mois d'Août, encadrés par les organisations patronales (UTICA et UTAP), ont fini par avoir gain de cause et porter leur fruit. En effet le gouvernement a fini par céder et a accepté d'ajuster les prix au niveau de la production en rémunérant les producteurs de l'ordre de 40 millimes le litre et 20 millimes le litre pour industriels à partit du mois d'octobre 2014. Faut-il préciser que l'ajustement des prix sera entièrement pris par la caisse de compensation sans pour autant affecter le pouvoir d'achat des consommateurs. Les tractations entre les producteurs, les industriels, les collecteurs et le gouvernement continuent puisque l'accord d'ajuster les prix n'a pas encore été ratifié. Une situation délicate qui risque de s'éclater d'un moment à l'autre et qui peut contraindre les professionnels à arrêter la production et l'industrialisation du lait. Une source digne de foi du côté de l'organisation patronale (UTAP) nous a révélé que l'actuel gouvernement n'a pas respecté ses promesses de signer l'accord de l'ajustement malgré l'engagement des trois ministres (Commerce, Agriculture et Industrie) le 7 octobre courant (durant une réunion de travail consacrée au dossier du lait) de ratifier l'accord. Interrogé sur la question de la libération des prix du lait, notre source a refusé catégoriquement cette solution, proposant par contre la révision des prix. Elle a expliqué que la libéralisation des prix du lait ne sera pas la solution adéquate. Elle aura surtout des répercussions négatives sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Et d'ajouter que la libéralisation engendrera deux types de qualité de lait. Le premier de qualité inférieure destiné aux catégories moyennes, voire pauvres. Le deuxième type, une qualité meilleure pour les catégories aisées. Notre source a proposé que l'Etat soit le garant de secteur en veillant à encadrer les prix. Une autre source du ministère nous a révélé que le secteur du lait pourrait être libéralisé à partir de l'année prochaine. Elle a précisé que le ministère est en train de préparer une note explicative qui devrait être examinée par un conseil ministériel restreint. Cette note comprendrait les vraies raisons de la libéralisation de secteur du lait en Tunisie à partir de 2015. Il a par ailleurs mentionné que la décision de la libéralisation du secteur de lait ne pourrait pas être prise par l'actuel gouvernement, surtout qu'elle pourrait avoir des répercussions néfastes sur le pouvoir d'achat des tunisiens.