J'ai commencé ma journée en accompagnant mon épouse, déléguée de notre liste, à son centre de vote. Toujours connecté, je vois apparaître les premiers «j'ai voté» sur les réseaux sociaux, ce qui procure encore un sentiment de fierté. Notre génération a vécu plus des moments démocratiques que toute l'histoire de la Tunisie. C'est donc avec plein d'émotion que je recueille les informations venant des différents bureaux de vote à travers nos délégués de liste. La deuxième partie de la journée est plus intense et les vieux démons qui hantent notre démocratie naissante ressurgissent. On me montre des affichages sauvages de Nida, Joumhouri et du Mouvement Echaab. On me prévient des tentatives de pression sur les électeurs jusque dans les files d'attente... Ce sont toujours les mêmes qui, décidément, ont du mal à se plier à l'exercice démocratique... notamment Nida à travers son 3e de liste qui déambule à flanc des électeurs du consulat de Paris. Nous avons remonté ces informations à l'Irie. En rentrant chez moi, j'ouvre mon courrier, à ma grande surprise je trouve un courrier nominatif portant le cachet d'Al Joumhouri France-Nord avec dedans un appel à voter pour eux. Décidément, il y a un monde entre ceux qui pratiquent la démocratie et ceux qui en font un slogan. C'est rageant de sentir que ses données personnelles sont vendues ou usurpées. Ce cas de publipostage est le deuxième après celui de l'Union pour la Tunisie qui a elle-même utilisé ce procédé frauduleux. Nous avons confiance en les instances mises en place pour faire la lumière sur ces dépassements. Nous sommes ainsi mieux édifiés sur les attaques orchestrées envers l'Irie et qui visent à l'affaiblir pour qu'elle ne réagisse pas à ces dépassements. La Tunisie ne sortira que plus forte de cette expérience contre vents et marées.