Le Programme Eau Kasserine a pour objectif d'améliorer de façon durable la desserte des ménages ruraux en eau de qualité par la construction et la réhabilitation d'une quinzaine de systèmes d'adduction d'eau potable. Le manque d'eau potable constitue l'un des principaux problèmes en milieu rural tunisien. Les habitants sont confrontés au manque de sources d'eau et à la pollution de certaines ressources hydriques se trouvant dans des puits abandonnés et peu entretenus. D'où la nécessité de renforcer l'adduction d'eau potable pour améliorer le quotidien des habitants et leur permettre de rester dans leur région pour éviter la désertification. C'est que plusieurs investisseurs souhaitent créer leurs projets dans des régions à l'intérieur du pays — comme Kasserine —, mais ne trouvent pas les qualifications dont ils ont besoin. Dans ce cas, ils sont obligés d'orienter leurs projets vers des zones mieux loties comme celles de l'Est. L'eau potable peut donc stimuler les activités socioéconomiques dans la région et favoriser l'investissement privé. C'est dans ce cadre que le partenaire suisse a jugé opportun de lancer un projet de renforcement des ressources hydriques dans le gouvernorat de Kasserine au profit des habitants, dont plusieurs sont au chômage ou disposent d'un revenu limité. Les principales activités menées en milieu rural sont l'agriculture familiale et l'élevage. De nombreuses familles disposent de petits lots agricoles éparpillés qui ne permettent pas d'avoir un rendement important. L'eau n'est, cependant, pas toujours disponible en quantités suffisantes, ce qui rend le travail de la terre assez ardu. Un budget de 20.3 millions de dinars tunisiens Le projet suisse vient à propos pour améliorer un tant soit peu les conditions de travail ainsi que le bien-être et le confort des habitants. En effet, M. Lassaâd Lachaâl, ministre de l'Agriculture, et l'ambassadeur de Suisse en Tunisie, Mme Rita Adam, ont signé le 17 octobre une convention portant sur la réalisation du Programme Eau Kasserine (PEK). Ce programme, financé par la Direction du développement et de la coopération du gouvernement suisse, bénéficie d'un budget de 20.3 millions de dinars tunisiens (10.8 millions de francs suisses). La Suisse finance cet important programme dans le secteur de l'eau pour une durée de quatre ans, 2014-2018. Un investissement considérable est donc alloué au secteur de l'eau grâce à la coopération entre la Tunisie et la Suisse qui s'est renforcée au cours des dernières années. Le projet consiste à renforcer le rôle des communautés locales et des femmes dans la gestion de l'eau. Une gestion rationnelle de l'eau permet d'approvisionner les habitants, de préserver et de protéger cette ressource contre toutes les formes de pollution. L'eau sera de bonne qualité, répondant aux normes de santé pour éviter les maladies et les infections virales. Le Programme Eau Kasserine a pour objectif, en fait, d'améliorer de façon durable la desserte des ménages ruraux en eau de qualité par la construction et la réhabilitation d'une quinzaine de systèmes d'adduction d'eau potable et par le renforcement du rôle des communautés locales, en particulier les Groupements de développement agricole dans la gestion de la ressource. L'eau doit être fournie à tous les habitants en évitant, bien sûr, le gaspillage qui est constaté dans certaines zones. L'entretien et la maintenance des conduites d'eau doivent se faire de façon périodique et à chaque fois où l'on constate une fuite pour que l'eau ne soit pas déversée en pleine nature. Un travail important attend donc les Groupements de développement agricole pour une bonne gestion des ressources hydriques. Par ailleurs, le programme en question prévoit tout un volet d'activités pour le renforcement des capacités des partenaires locaux. Le dialogue avec les communautés et la participation des femmes à la gestion de l'eau au niveau local constituent des priorités à concrétiser sur le terrain. Les femmes sont souvent douées dans la gestion de leurs projets, même s'ils sont à caractère familial. Elles savent, par expérience, comment répartir les quantités d'eau disponibles sur toute la journée. En plus des besoins domestiques en eau, le travail agricole exige, lui aussi, des quantités d'eau pour l'irrigation qui peut se faire selon le système du goutte-à-goutte. Développé sur la base d'une approche participative, le programme implique les principaux acteurs du secteur de l'eau, en coopération avec le ministère de l'Agriculture. Les structures de gestion et les habitants sont appelés à collaborer ensemble pour utiliser de la meilleure façon possible ces ressources hydriques rares.