ISTANBUL (Reuters) — Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s'est dit déterminé à faire approuver son projet de réforme constitutionnelle qui sera soumis à référendum en septembre, et ce, malgré l'annulation de plusieurs de ses dispositions par la Cour constitutionnelle. Pour Erdogan, dessiner les contours d'une nouvelle Constitution est essentiel si la Turquie souhaite un jour rejoindre l'Union européenne. Selon le chef du gouvernement, l'actuel texte fondateur de l'Etat turc, rédigé en 1982 par l'armée, ne correspond pas aux standards des démocraties de l'UE. De leur côté, les détracteurs du Premier ministre voient cette réforme d'un mauvais oeil, considérant que le parti d'Erdogan (AKP), issu de la mouvance islamiste, tente à travers ce projet de faire main basse sur tous les leviers du pouvoir et de porter atteinte au principe de laïcité. Mercredi, la Cour constitutionnelle a rejeté deux dispositions prévues dans le texte initial, dont l'une donnait au président le pouvoir de nommer des membres du Conseil supérieur de la magistrature, un organe souvent en conflit avec l'AKP. "Même si ce n'est pas le résultat auquel nous nous attendions d'un point de vue technique, il s'agit d'un ensemble de mesures au sein duquel figure notre objectif pour le référendum", a déclaré Erdogan samedi tard dans la soirée à des journalistes. S'exprimant pour la première fois sur le sujet depuis la décision de la Cour constitutionnelle, le Premier ministre turc a ajouté que son parti donnerait le coup d'envoi de sa campagne pour le "oui" en juillet, ou au début du mois prochain. Les dispositions qui n'ont pas été annulées par la justice turque seront soumises aux électeurs le 12 septembre, à quelques mois d'élections législatives qui devront avoir lieu au plus tard en juillet 2011.