Par M'hamed JAIBI La proclamation officielle des résultats préliminaires des élections législatives est venue confirmer les estimations accordant la première place à Nida Tounès et la seconde à Ennahdha. Les chiffres ne permettent cependant pas au parti de Béji Caïd Essebsi de s'assurer à lui seul la majorité de 50% + 1 député requise pour former un gouvernement, soit un minimum de 109 députés acquis. Le groupe de Nida doit s'adjoindre un minimum de 24 députés des autres partis et listes, et veiller, de préférence, à élargir au maximum ses alliances pour assurer une bonne stabilité à son gouvernement. Maintenant, il est bien clair que les attitudes des différents partis autant que les stratégies des divers protagonistes vont déterminer la suite des événements, dont l'émergence de la majorité parlementaire. L'offre d'Ennahdha d'appuyer un «gouvernement d'unité nationale» est une tentation qui pèse sur la réflexion générale, mais la promesse de campagne faite par Nida Tounès de ne s'associer qu'aux démocrates modernistes semble disqualifier cette éventualité. De sorte que ne s'offre que la possibilité de piocher du côté des trois partis classés derrière les deux grands : UPL (16 sièges), Front populaire (15 sièges) et Afek Tounès (8 sièges). Une alliance avec l'UPL et soit Afek soit le FP suffirait à former un gouvernement, alors qu'une coalition groupant Nida Tounès, le Front populaire et Afek Tounès ne garantirait que 108 députés, exigeant alors de solliciter les élus d'Al Moubadara auxquels le FP refuse de s'associer. Il n'en demeure pas moins que l'UPL donne l'impression de solliciter l'appui d'Ennahdha à son «promoteur» dans sa quête d'une nouvelle présidence après celle du Club Africain, la présidence de la République.