La suède vient de reconaître l'Etat palestinien. Une position courageuse et indédite que défend le nouvel ambassadeur de la Suède à Tunis, Frederrik Florén, lors d'un entretien accordé à La Presse Tout d'abord, quel est votre avis sur la transition démocratique en Tunisie, courronée par les élections de dimanche dernier ? Nous saluons le progrès de la Tunisie. Ces élections se sont déroulées dans une ambiance très positive. Les observateurs de l'UE ont conclu que les élections étaient libres, transparentes et intègres. Moi-même j'ai eu l'opportunité de me promener en ville ce jour-là, j'ai vu une ambiance sereine, les gens faisant la queue pour aller voter et ils étaient contents. Maintenant, il y a une grande responsabilité qui pèse sur les élus pour faire face et éviter une bipolarisation bloquante, et ce, pour le bien du pays. Pour quelle raison vous avez décidé de reconnaître l'Etat palestinien ? Cette position ne risque-t-elle pas de compromettre vos relations avec Israël ? Cette décision de reconnaître la Palestine a été prise pour rééquilibrer les relations entre les deux pays et c'est une manière d'appuyer l'idée de deux Etats: Israël et Palestine, mais aussi pour donner un élan au processus de paix qui se trouve dans une situation difficile. La réaction d'Israël a été mesurée, nous voulons avoir de bonnes relations avec Israël et la Palestine. C'est pour le bien des deux pays. Quant à l'Union européenne, elle a indiqué qu'elle reconnaîtrait la Palestine lorsque le moment sera opportun. La Suède pense que c'est le bon moment pour le faire. Concrètement, comment va se traduire cette reconnaissance et quelle est votre position par rapport à la colonisation? C'est une décision de diplomatie politique qui pèse énormément et est intimement liée à la décision de renforcer la coopération avec la Palestine dans les cinq années à venir. Quant à la colonisation, notre position est claire : elle est illégale et elle est un obstacle pour le processus de paix. D'ailleurs, les compagnies qui produisent des biens dans ces colonies ont une part de responsabilité. Nous allons revoir cette question, pour examiner comment les consommateurs peuvent être mieux informés sur les origines des produits. Mais la Suède n'est pas pour une politique de boycott mais plutôt de dialogue.