Indicateurs de reprise du secteur industriel dans les prochains mois Le Conseil d'administration (CA) de la Banque centrale de Tunisie (BCT), réuni mercredi, a exprimé, son inquiétude quant à la persistance de la vulnérabilité du secteur extérieur, surtout avec la poursuite de l'élargissement du déficit courant. Dans un communiqué publié, hier, le conseil rappelle que le financement du déficit courant est devenu tributaire principalement de l'endettement extérieur face au repli des investissements directs étrangers (IDE), ce qui «soulève la question de la maîtrise des indicateurs de l'endettement au cours des prochaines années ». Ce déficit s'est ainsi élargi (+35,5% ou 1.532 MDT) pour atteindre 5.843 MDT, soit 7,1% du PIB, au cours des neuf premiers mois de 2014, contre 5,6% pour la même période de 2013, et ce, sous l'effet du creusement continu du déficit commercial (+20,6%) qui a dépassé 10 milliards de dinars, en rapport avec la quasi-stagnation des exportations (+0,1%) contre une accélération du rythme des importations (+6,2%), a relevé le CA. 114 jours d'importation En outre, le Conseil a signalé que l'aggravation du déficit commercial demeure imputable à l'élargissement des déficits de la balance énergétique et alimentaire (2,8 et 1,2 milliards de dinars, respectivement) qui constitue plus de 82% de l'aggravation du déficit commercial total. Globalement, le financement de ce déficit a été assuré grâce à l'accroissement des entrées nettes de capitaux extérieurs sous forme de crédits, ce qui a permis de maintenir les avoirs nets en devises à un niveau satisfaisant, soit 13.089 MDT ou l'équivalent de 114 jours d'importation, au 28 octobre 2014, contre 103 jours à la même date de 2013. S'agissant de l'inflation, le Conseil a noté l'évolution positive que reflète la baisse de son rythme pour le deuxième mois consécutif, avec un taux de 5,6% en glissement annuel au mois de septembre 2014, contre 5,8% le mois précédent, suite surtout à la décélération des prix des produits alimentaires dont l'effet a été toutefois amoindri par l'accélération de la hausse des prix des services. Pour ce qui est de l'inflation sous-jacente (hors produits frais et encadrés), cette dernière a connu une stabilité de son rythme de progression, soit 5,8% pour le deuxième mois consécutif, précise le communiqué de la BCT. Taux de croissance de 3% prévu en 2015 Le Conseil a, par ailleurs, pris connaissance des prévisions préliminaires de la croissance économique pour l'année 2015, estimée à 3%, contre moins de 2,5% attendue en 2014, et ce, sur la base principalement de la hausse de la valeur ajoutée du secteur agricole (8%) et des industries manufacturières (3,8%), ainsi que la reprise prévue dans les industries non manufacturières (2,3% contre -0,9%), suite surtout à l'amélioration de la production des hydrocarbures (1,5%) après le repli enregistré durant les dernières années. Par ailleurs, et malgré la baisse de la production dans le secteur industriel, au cours du premier semestre de 2014, le Conseil a constaté que les indicateurs avancés liés à l'évolution de l'activité dans le secteur ont enregistré globalement une évolution positive, au cours des mois d'août et septembre de la même année (progression des ventes des secteurs exportateurs et des importations des matières premières et demi-produits et des biens d'équipement), ce qui pourrait augurer une reprise dans ce secteur au cours des prochains mois. Toutefois et concernant le secteur des services, le Conseil a noté le repli, de nouveau, des principaux indicateurs de l'activité touristique au mois de septembre 2014.