Selon une étude élaborée par un laboratoire pharmaceutique, la prévalence du diabète dans notre pays s'élève à 10,9% contre une moyenne mondiale de 8,5%. La célébration, le 14 novembre, de la Journée mondiale du diabète a pour finalité de mettre, chaque fois, l'accent sur un aspect bien déterminé de cette maladie silencieuse qui peut être d'ailleurs fatale en l'absence évidemment d'une prise en charge intégrale. Le diabète est classé, en effet, parmi les maladies du siècle qui intriguent aussi bien les politiques sanitaires à l'échelle internationale que les populations. Milieu urbain : prévalence diabétique de 13,7% Sur le plan international, et selon les indicateurs et les estimations de la Fédération internationale du diabète, cette maladie touche pas moins de 371 millions de personnes. Elle continuera à prendre de l'ampleur pour altérer l'état de santé de quelque 500 millions de personnes à l'horizon 2030. Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que 80% de la population diabétique mondiale sont privés de la prise en charge appropriée, faute de moyens, tandis que 80% des dépenses allouées au traitement et à la prise en charge du diabète vont aux pays riches. Un paradoxe qui en dit long sur l'inéquité sociale en matière d'accès aux soins. Un déséquilibre à corriger pour préserver la santé publique et concrétiser le droit à la santé pour tous. En Tunisie, le diabète ne cesse de gagner du terrain jour après jour, favorisé, entre autres, par la sédentarité, la malbouffe, l'obésité, le stress et les comportements à risques, notamment la tabagisme et l'alcoolisme. Selon une enquête transversale, réalisée par un laboratoire pharmaceutique, sur un échantillon représentatif de 8.007 Tunisiens, âgés de 35 à 47 ans, la prévalence du diabète est de l'ordre de 10,9%. Un indicateur qui traduit la gravité de la situation sanitaire de bon nombre de nos compatriotes. La prévalence du diabète en Tunisie excède celle internationale qui se situe entre 8% et 9%. Il est à souligner que cette prévalence varie d'un milieu à un autre. Elle s'avère alarmante dans le milieu urbain, puisqu'elle est de 13,7%, alors que, dans le milieu rural, elle reste inférieure à la prévalence mondiale, avec 7%. Pis encore : l'on estime que 50% de la population diabétique ne sont pas au courant de leur état de santé. Faute de dépistage précoce et donc d'une prise en charge médicale ainsi que d'un mode de vie sain, bon nombre de malades ne découvrent leur diabète qu'à partir des complications qu'il engendre, et donc à un stade assez avancé. Si les symptômes de la maladie se résument le plus souvent en une sensation de fatigue accompagnée de perte de poids, de polyurie, de polydipsie, de sensation constante de faim et de troubles de la vision, les complications dues à l'évolution du diabète, elles, nuisent à la totalité de l'organisme. L'insuffisance rénale, les maladies cardiovasculaires, la cécité et tant d'autres pathologies jugées comme étant graves résultent souvent du non-traitement et de la mauvaise gestion du diabète. Encore faut-il rappeler que le diabète provient essentiellement du dysfonctionnement du pancréas, responsable de la sécrétion de l'insuline. Cette dernière est par définition la substance qui régularise le taux de sucre (glucos) dans le sang. A défaut d'une production suffisante d'insuline, le sujet se trouve en proie à une perturbation du taux de glycémie, ce qui se répercute négativement sur son organisme et sur son bien-être au quotidien. Une maladie, deux catégories Il est, également, utile à savoir que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune, due à la non-production de l'insuline. Pour la traiter, il est impératif de fournir au patient la dose d'insuline indispensable via des injections quotidiennes. Quant au diabète de type 2, il est considéré comme un trouble métabolique, dû à l'absence de sécrétion de l'insuline ainsi qu' à la réduction de la capacité de l'organisme à répondre à l'insuline produite. Le traitement commence par des changements apportés au mode de vie ainsi que par des médicaments administrés par voie orale. Certes, accepter son diabète et renoncer au laisser-aller alimentaire, fort prisé par bon nombre de Tunisiens, n'est point évident. Cependant, si l'on anticipe sur l'évolution éminente de la maladie et sur les complications que l'on risque à défaut d'une bonne prise en charge médicale, mais aussi à défaut d'une auto-prise en charge hygiéno-diététique, il serait plus facile de faire le bon choix et de tâcher du mieux qu'on peut de préserver notre capital santé. Maîtriser le diabète est possible. Il suffit de se conformer aux prescriptions du médecin traitant, de manger équilibré, de pratiquer une activité physique et d'éviter le tabac et les boissons alcoolisées.