La production oléicole, qui constitue une des principales productions agricoles du pays et un produit d'exportation stratégique, demeure « relativement faible», selon une étude de l'Organisation onusienne pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) présentée mardi, à Tunis. Afin de remédier à l'instabilité des rendements, cette étude, réalisée en collaboration avec la Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd), a notamment recommandé la promotion de systèmes de production plus intensifs dans les régions les plus adaptées au Nord et au Centre du pays, a affirmé Lisa Paglietti, économiste auprès de la FAO. L'étude propose, également, le lancement d'une campagne dédiée à l'augmentation de la productivité par la promotion des pratiques agricoles en faveur de l'utilisation des eaux usées et l'élargissement du recours aux méthodes d'irrigation au goutte à goutte. Au sujet de la consommation, l'étude montre qu'en tenant compte de l'hypothèse de croissance de la population et des revenus et grâce à un effort concerté de promotion, la consommation nationale pourrait doubler d'ici 2025 et avoisinerait 80.000 tonnes. Analysant la politique agricole et oléicole en Tunisie, l'étude indique que le cadre institutionnel est excessivement complexe et les compétences et responsabilités se chevauchent et se recoupent au sein des nombreux organismes et institutions. De son côté, le ministre de l'Agriculture, Lassaad Lachaal, a indiqué que cette étude permettra la mise en place d'une nouvelle stratégie dans le secteur. Selon lui, les exportations d'huile d'olive représentent 40% du total des exportations agricoles. L'oléiculture procure entre 30 et 40 millions de journées de travail par an. Ce secteur, a-t-il dit, joue, également, un rôle principal dans le développement régional et les équilibres sociaux et constitue souvent un facteur de stabilité pour les populations dans les zones difficiles où toute autre activité est vouée l'échec. Le ministre a, en outre, fait savoir que parmi les piliers de la stratégie de développement du secteur agricole et de la pêche à l'horizon 2020, figure la rénovation de la filière oléicole. A noter que l'étude sur la filière oléicole en Tunisie est destinée aux investisseurs qui s'intéressent au secteur oléicole tunisien ainsi qu'aux autorités publiques pour l'orientation des politiques sectorielles. Selon le ministère de l'Agriculture, la Tunisie, qui compte 80 millions d'oliviers, se place en termes de superficie, au 2e rang mondial après l'Espagne. Sa contribution à la production mondiale est estimée à hauteur de 6% contre 25% de l'ensemble des échanges des huiles d'olive dans le monde. Le pays dispose de 15 unités de raffinage, 10 unités d'extraction de l'huile de grignon, 130 décharges de margine et plus de 1700 huileries. La récolte de la saison 2014/2015 est estimée à 285 mille tonnes d'huile.