Le onze national a été, encore une fois, l'auteur d'une sortie transparente Le cadre était pourtant idéal pour légitimer sa qualification et chasser un tant soit peu le doute qui a accompagné la véritable valeur de cette équipe depuis sa prise en main par Leekens et, surtout, depuis l'entame des éliminatoires de la CAN. Un adversaire qui voulait mais ne pouvait pas, un public clairsemé qu'on ne peut en aucun cas comparer à d'autres du Continent et, enfin, un tout petit point à aller chercher dans un climat que nous avions connu autrement plus redoutable. Variation sur un même thème A l'arrimée, un match qui a été au bout de l'ennui, des joueurs tunisiens qui n'ont pas livré tout ce qu'ils avaient sous la semelle et un adversaire qui n'avait pas les moyens de nous pousser dans nos derniers retranchements. La veille, nous avions reproché à Leekens ces trois joueurs à l'axe central et il a donné l'impression de vouloir nous faire plaisir en renonçant à ce qu'il a fait lors de la double confrontation face au Sénégal. Changement peu consistant, puisque nous eûmes droit au même duo de pivots défensifs statiques Ragued-Nater et un troisième, Saïhi, qui ne s'est pas non plus aventuré devant pour, à la fin, un entrejeu incolore, inodore et en tout cas pas du tout constructif. Ce duo de pivots défensifs nous rappelle drôlement celui qui était constitué par ce même Ragued et Mouelhi et, quand un troisième vient s'y ajouter, notre entrejeu devient carrément Fort Boyard. En l'absence d'un entrejeu qu'on savait au départ défensif et même destructeur, Leekens mit tous ses œufs offensifs dans le panier des latéraux, Mathlouthi et Maâloul, beaucoup moins brillants que d'habitude. Epicentre bas Et pour cause, puisque ces deux larrons étaient contraints à des courses épuisantes, sans véritables relais avec un épicentre très bas du fait du positionnement du trio des pivots qui évoluaient dans le même registre. Cela contraignait Chikhaoui, Chermiti et Ben Youssef à revenir derrière pour assurer les relais et faisait perdre à notre attaque toute profondeur. A ce point, on se demande pourquoi Leekens continue à insister sur un duo de pivots défensifs (trois même hier), continue à ignorer Ferjani Sassi et s'entête à chaque fois à présenter une copie très douteuses et une équipe totalement désarticulée et incapable de faire le jeu et même à en avoir un. Les chiffres sont d'ailleurs là pour éclairer le parcours de ce onze gagne-petit et qui ne rassure pas du tout pour l'avenir. 4 buts pour 5 rencontres prouvent que la Tunisie a été tout le temps sur le fil et que ses confrontations pouvaient, à tout moment, basculer dans son camp comme dans l'autre. La qualification est là, et c'est tant mieux. Mais ce n'est pas avec certains de ces joueurs, avec ce dispositif tactique et ce jeu que nous irons à la conquête du Continent. Déjà que nous avions du mal à gagner notre billet...