Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises pour assurer un déroulement normal du scrutin de demain. Mais, sait-on jamais ? Election présidentielle, jour J-1 : alors que les candidats à la course se reposent, après un marathon des plus harassants qui les avait conduis dans les quatre coins de la République. L'heure est maintenant au silence électoral synonyme de recap pour les candidats renvoyés dans leurs derniers retranchements, mais aussi d'alerte générale pour nos forces de sécurité et de l'armée. Elles qui sont le dépositaire de l'espoir de tout un peuple quant à la réussite de ce rendez-vous politique crucial. Elles qui ont et auront la lourde tâche et l'audacieux pari de prendre le dessus sur des menaces terroristes persistantes. D'autant plus persistantes que ces menaces n'ont absolument rien d'un acte isolé, tout simplement parce qu'elles émanent de l'internationale intégriste, avec toutes ses redoutables composantes (Al Qaïda, Daech et consorts). Et quand on sait que des organisations criminelles de cette trempe ont «juré» de saboter, par tous les moyens, le scrutin de ce dimanche, on ne décèlle là ni propos propagandistes, ni promesses sans lendemains. Cette vérité qu'il faut avoir le courage de reconnaître a été, faut-il le rappeler, vérifiée, avec, à la clé, des attentats sanglants qui avaient émaillé plusieurs rendez-vous politiques de par le monde, particulièrement au Pakistan, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Egypte, au Mali et maintenant en Libye. Ici et là, les dégâts furent, souvenons-en, considérables, avec voitures piégées, attaques à la ceinture explosive et rapts interposés. Et dire que les cellules takfiristes avaient alors fait mouche, en dépit des mesures de sécurité préventives prises dans ces pays. Gare à la distraction Il est donc indibutable que des menaces terroristes des plus sérieuses planent encore sur la Tunisie. Et elles prennent même de l'ampleur au fur et à mesure de l'approche du «great event» de ce dimanche. C'est là en tout cas l'avis même du ministre de l'Intérieur qui a, récemment, reconnu publiquement l'existence de ces menaces potentielles que lui ont éventées ses services de renseignements relayés par les départements concernés du ministère de la Défense. D'où justement le train de mesures de sécurité exceptionnelles imposées à tous les niveaux. L'on sait, par exemple, que pas moins de 80 mille hommes ont été déjà mobilisés, qui représentent les corps de la police, de la Garde nationale, de l'armée, de la douane, de la Protection civile et des services pénitenciaires. L'on sait également que nos frontières avec la Libye ont été provisoirement fermées, que l'état d'alerte a atteint son pic aux frontières terrestres, aériennes et maritimes, que tous les centres électoraux seront «cadenassés», que les barrages policiers et de l'armée seront à perte de vue, que les opérations de rafle, de fouille des véhicules et de contrôle d'identité ont déjà battu leur propre record de fréquence, que les raids dans les fiefs terroristes se sont exceptionnellement intensifiés, et que, enfin, nos voisins algériens viennent de «tripler» le nombre de soldats et de gardes nationaux massés le long de leur frontière avec la Tunisie. Tout cela est beau, étant donné que deux précautions valent mieux qu'une, surtout qu'on a affaire à un ennemi bien organisé, solidement structuré, redoutablement armé et radicalement «kamikaze». C'est pourquoi, tout en saluant la prise de ces mesures préventives, il faut mettre en garde contre toute distraction, contre tout relâchement de vigilance, car la moindre faille pourrait s'avérer catastrophique. Allez, bon vent, chers soldats et vaillants policiers.