Durant l'été, beaucoup de réflexes se perdent. Celui de l'hygiène notamment. Alors attention à la salmonellose! Avec l'installation de l'été, plusieurs maladies nous guettent parmi lesquelles la salmonellose. En fait, l'Organisation mondiale de la santé considère que cette dernière est l'une «des toxi-infections alimentaires les plus répandues dans le monde» avec, annuellement, des millions de cas d'infection dans le monde. Sa charge pour la santé publique et son coût sont à ce titre considérables entraînant des milliers de décès. La salmonellose n'a été découverte que récemment, il y a de çà un peu plus de100 ans, par un scientifique américain du nom de Salmon. En général, les êtres humains contractent la maladie en consommant des aliments d'origine animale contaminés, principalement le lait, les œufs , la viande et la volaille. Ces aliments sont d'autant plus à surveiller qu'ils peuvent avoir une apparence et une odeur parfaitement normales. Même si une viande a été congelée selon les normes, elle peut être à risque. Il suffit , pour cela, que la chaîne de froid soit brisée, et c'est pour cette raison en particulier que l'été est la saison de prédilection de la salmonellose. Cependant, tout aliment y compris les légumes peut être un vecteur de la salmonelle. Des cas de contamination liés aux germinations de luzerne ont ainsi été relevés. En 2009, une usine américaine a dû même retirer du marché environ 450t pistaches à travers le pays par crainte de contamination aux salmonelles. Auparavant en 2008, les Etats- Unis ont été touchés par plusieurs vagues d'intoxication dont une due à des poivrons contaminés. Entre huit et soixante-douze heures après la contamination, le malade est pris de fièvre accompagnée de maux de tête, de diarrhée, de douleurs articulaires et abdominales. Une semaine environ après, il est généralement rétabli. Toutefois, pour certaines personnes à risque, notamment les personnes âgées ou à système immunitaire déficient (cancéreux , sidéens...), l'impact de l'infection peut s'avérer d'une extrême gravité pouvant même entraîner la mort. Mais aujourd'hui, la salmonellose devient encore plus menaçante pour l'humanité. En effet, outre l'infection par des aliments infectés, il a été relevé des cas humains résultant d'un contact avec des animaux infectés, notamment des animaux domestiques tels que le chat, le chien ou même des reptiles de compagnie comme l'iguane, la tortue ou le lézard. Les enfants sont les principales victimes de ces derniers. D'autre part et selon les scientifiques relevant de l'OMS, la bactérie est en train de développer des réflexes de résistance, qui, en cas d'absence de nouveaux antibiotiques, peuvent générer une catastrophe à l'échelle planétaire. «L'émergence de souches de salmonelles multirésistantes (…) est un fait lourd de conséquence qui limite gravement les possibilités de traiter efficacement les infections humaines», note l'OMS. Le danger est d'autant plus réel qu'il est peu courant qu'il y ait des chiffres exacts relatifs au nombre de contaminations par pays. A l'exception de quelques nations, le monde n'accorde que peu d'attention à une infection dont les conséquences risquent de peser lourd sur la planète dans les années à venir. En Tunisie, le peu d'études relatives à la question indique qu'entre 1999 et 2000, il a été relevé 151 souches de salmonelle non typhoïdiques à partir de deux hôpitaux, ceux de H.-Bourguiba de Sfax et de Ch.-Nicolle de Tunis. Une autre étude relevant du CHU du Centre révèle qu'entre 1989 et 1995, il a découvert et étudié 100 souches de salmonellose. Ces infections ont évolué pour la plupart sous forme sporadique et plus rarement selon un mode épidémique. Quelles qu'en soient les conséquences, la prévention demeure un recours tout ce qu'il y a de plus fiable pour éviter l'infection. De bonnes règles somme toute assez simples doivent être observées. Elles se rapportent essentiellement à une hygiène de rigueur. Sachant que seule une bonne cuisson peut venir à bout de la bactérie, les spécialistes recommandent une hygiène impeccable au moment de la préparation des repas (se laver les mains après chaque tâche, laver l'endroit où la viande a été découpée...). Et bien sûr éviter autant que possible de toucher les animaux.