0% de financement pour les 35 millions demandés pour gérer la crise libyenne, contre seulement 50% pour les opérations en Syrie et 46% dans les territoires palestiniens Décidément, les besoins humanitaires sont le dernier des soucis des grands donateurs des Nations unies. Si l'an dernier, l'organisation internationale avait quémandé 12,9 milliards de dollars — un montant revu à la hausse à 17,9 milliards de dollars dans le courant de l'année— selon la secrétaire générale adjointe pour les affaires humanitaires et la coordination des secours d'urgence de l'ONU, Mme Valerie Amos, seulement 52% de ce montant a été financé. Toujours, selon les dires de Mme Amos, pour l'année 2015, les agences onusiennes auraient besoin de 16,4 milliards de dollars pour aider 57,7 millions de personnes dans le monde, un chiffre qui ne comprend pas l'aide pour les 9 pays de la région du Sahel et pour Djibouti en cours d'évaluation qui sera communiquée en février. De son côté, le Haut-Commissaire aux réfugiés, M. Antonio Guterres, pense que les fonds disponibles n'arrivent pas à suivre l'augmentation des besoins aux quatre coins du Globe. La Syrie avant tout En effet, pour l'an prochain, la plus grande enveloppe de l'appel de 16,4 milliards de dollars présenté au nom de 455 organisations humanitaires sera dédiée à la Syrie: soit 7,2 milliards de dollars pour aider 7,6 millions de déplacés et 3,2 millions de réfugiés syriens dans les pays voisins. Néanmoins, nous apprenons aussi que le financement des opérations liées à la crise en Syrie n'est couvert qu'à hauteur de 50%. Toujours dans le dossier syrien, d'après Mme Valerie Amos, le Programme alimentaire mondial (PAM) n'a pu récolter, sur le fil du rasoir, que « près de 80 millions de dollars suite à l'appel public lancé mercredi dernier». «Les besoins de 1,7 million de réfugiés sont maintenant couverts pendant le mois de décembre, mais nous ne pouvons pas avancer ainsi de mois en mois», a souligné Mme Amos. Rappelons que le PAM était contraint de suspendre la distribution des bons alimentaires lundi dernier à cause d'un manque de 64 millions de dollars. Ensuite pointe le Soudan du Sud dont les besoins ont été évalués à près de 2,6 milliards, suivi par les opérations en lrak (1,2 milliard), au Soudan (1 milliard), en Somalie (862 millions), aux territoires palestiniens (735 millions), en République démocratique du Congo (RDC, 692 millions), en République centrafricaine (613 millions). Quant à « la réponse à l'épidémie d'Ebola », celle-ci n'a pas été incluse dans cet appel. Ces conflits qu'on oublie Enfin, dans le contexte des conflits oubliés (palestinien et africains), M. Guterres juge que la situation est de plus en plus « grave ». Au niveau des territoires palestiniens, les chiffres des agences onusiennes montrent que les opérations ne sont généralement financées qu'à hauteur de 46% contre 44% au Sahel. Tandis que pour la Republique démocratique du Congo, les fonds collectés sont évalués à 40% des besoins, idem pour la Somalie. En revanche, les pourcentages chutent à « 34% pour l'aide au Tchad, 32% pour le Cameroun, ainsi que pour le Burkina Faso, 27% pour Djibouti, 22% pour la République du Congo, 13% pour le Nigeria et même 0% sur les 35 millions demandés pour la Libye. », révèlent les chiffres de l'ONU. Et la question qui se pose est la suivante: comment la communauté internationale envisage-t-elle de lutter efficacement contre la montée en puissance des mouvements djihadistes dans ces régions (Shebab en Somalie, Boko Haram au Nigeria, Aqmi au Sahel, Ansar Echaria et Daech en Libye, etc ), tout en ignorant les besoins humanitaires? That's the question...