Taïeb Baccouche, interviewé sur les ondes de Shems FM, a réagi à la position du Front populairesur le soutien de l'un des deux candidats au deuxième tour de la présidentielle: Monce Marzouki et Béji Caïd Essebsi. Qualifiant cette position de «mi-figue mi-raisin», il a néanmoins affirmé qu'il la comprenait «parce qu›elle tend à préserver l'unité du parti». «Mais quand vous lisez entre les lignes, vous pouvez trouver un rapprochement vers une partie plus qu›une autre», a-t-il poursuivi. Jeudi 11 décembre, Hamma Hammami avait appelé à «barrer la route» à Moncef Marzouki, sans appeler à voter en faveur de Béji Caïd Essebsi. Le Front populaire a invité Caïd Essebsi à clarifier sa position vis-à-vis d›Ennahdha. Il a également déploré le fait que Nida Tounes intègre de nombreuses figures de l›ancien régime. Une majorité gouvernementale sans Ennahdha? En réponse à ces reproches, le secrétaire général de Nida Tounes a affirmé qu›Ennahdha a choisi d›être dans l›opposition. Enahdha «ne peut pas être à la fois dans l›opposition et dans le gouvernement», a estimé M. Baccouche. Pour lui, «il n›y a pas d›alliance, il n›y en aura pas» avec Ennahdha et le parti ne participera pas au prochain gouvernement. D›ailleurs la majorité parlementaire aurait été trouvée: avec Afek Tounes (8 élus), l›Union patriotique libre (UPL, 16 élus), Al Moubadara (3 élus) et environs 4 indépendants, il y a une majorité regroupant entre 115 et 120 députés (avec les 86 députés de Nida Tounes), selon lui. Il manque en effet 23 sièges à Nida Tounes pour atteindre la majorité absolue de 109 élus, nécessaire pour former un gouvernement. Par ailleurs le Front populaire pourrait participer au prochain gouvernement: «Le Front populaire n›est pas un bloc. Il y a différentes position. (...) Et peut-être que le parti participera au prochain gouvernement. Non pas sur la base d›un partage des pouvoirs mais sur la base d'un programme de salut», a-t-il indiqué. Sur la question des députés ayant appartenu dans le passé au RCD, le dirigeant de Nida Tounes répond: «Plus de deux millions de tunisien appartenaient au RCD. Tous ceux qui ont adhéré au RCD ne sont pas mauvais. (...) Voilà qu'ils se sont présentés devant l›électeur qui a jugé. Le jugement ne peut pas se faire par la répression (...) C'est contre-productif.» Les soutiens de partis et des figures politiques aux deux candidats seront importants pour le second tour, prévu pour le 21 décembre. Au premier tour, Béji Caïd Essebsi (39,46%) devançait Moncef Marzouki (33,43%).