Timbuktu, Le président et Décor bientôt sur nos écrans. La gueule de bois de l'après-JCC n'aura pas duré longtemps. Les salles de cinéma sont en effet très vite revenues à leurs activités en annonçant leurs programmes, à la semaine pour certains, au mois pour d'autres. Il était réjouissant de constater, durant cette 25e session, une nette amélioration dans l'état des salles et dans l'implication de leurs personnels pour réussir des projections dans de bonnes conditions. Il reste quand même certains aspects à améliorer, notamment dans la gestion des quotas entre badges et tickets. Ce point gagnera à être discuté entre les responsables des salles et l'équipe d'organisation des JCC. L'idéal serait une grande réunion d'évaluation ouverte à tout le milieu cinématographique en Tunisie. Le passage à des JCC annuelles mérite bien une telle rencontre, charnière entre un retour sur cette année et la préparation de l'année prochaine. En ce qui concerne le public, et même en courant de salle en salle toute la journée, il n'était pas possible pour lui de voir tous les films marquants de cette édition, tellement il y en avait. Heureusement, des exploitants de salles ont profité des JCC pour acquérir les droits de films qu'ils entendent programmer. Les annonces commencent à affluer et nous avons contacté les salles de cinéma pour recueillir quelques dates. Ainsi, Timbuktu de Abderrahmane Sissako, qui a fait l'ouverture des JCC, sera bientôt programmé au Colisée à Tunis et le 16 décembre à l'Alhambra, à La Marsa. Cette dernière salle accueille en ce moment un cycle de cinéma argentin et projette le film tunisien Nessmet Ellil de Homeida Behi. «Nous essayons de négocier le film algérien L'Oranais de Lyès Salem», nous déclare Ibrahim Letaïef, exploitant de l'Alhambra. Au lendemain des JCC, Nessmet Ellil est sorti dans la plupart des salles de Tunis, dont le CinéMadart. «Il est passé à guichets fermés aux JCC mais ne suscite pas le même engouement en ce moment», constate Kaïs Zayed, exploitant de cette salle. Selon lui, et sans vouloir généraliser, le public tunisien est attiré par l'événement plus que par les films, en l'absence de réelle cinéphilie dans le pays. La salle accueillera, mardi prochain, à l'occasion de son ciné-club, une séance dédiée aux courts-métrages primés lors des JCC. A partir de fin décembre, on y verra El ziara de Naoufel Saheb Ettabaa, Timbuktu, Un printemps tunisien de Raja Amari et Décor, de l'Egyptien Ahmed Abdallah, un film remarqué pendant le festival. La salle Le Rio le programme d'ailleurs à partir du 20 décembre, après Nessmet Ellil. Suivra Un printemps tunisien, et puis Le président de l'Iranien Mohsen Makhmalbaf, projeté dans la section Cinémas du monde aux JCC. Du 16 au 20 décembre, cette salle, tout comme Amilcar à El Manar, accueillera les projections du festival international du film des droits de l'Homme.