Des films sur l'immigration, la torture et l'horreur, et des projections dans les salles et dans les prisons. A partir de ce soir et jusqu'au 20 décembre, place aux films des droits de l'Homme avec le Human screen festival dans sa troisième édition. Organisé par l'association Actif, à sa tête le cinéaste Elyès Baccar, le Festival international du film des droits de l'Homme compte cette année 23 films et quatre conférences. «La moitié de ce que nous avons programmé l'année dernière», affirme Elyès Baccar pendant la conférence de presse du festival, tenue fin de la semaine dernière. Il justifie ce choix par une volonté d'acquérir plus de maturité en affinant le programme. Celui-ci comporte une compétition internationale de longs métrages où concourent sept films internationaux, auxquels s'ajoutent les six documentaires de la compétition nationale. Les films tunisiens ont donc leur propre section, mais font quand même partie de la sélection internationale. Quant aux courts métrages, ils sont au nombre de sept : six tunisiens et un libyen, qui sera présenté en première mondiale. Il s'agit de The Random de Osama Rezg. La programmation de la troisième édition tourne autour de trois thèmes : l'immigration, l'horreur et la torture. Les films qui en parlent promettent d'être poignants. «C'est un festival avec une dimension éducative, de sensibilisation et de prise de conscience», explique Elyès Baccar. Et d'ajouter : «Devant l'immigration clandestine et les 3.000 jeunes qui sont partis pour le djihad en Syrie, nous nous sentons responsables et devons agir ». Les films vont, en effet, passer dans les salles de cinéma Le Rio et Amilcar, dans le Kino club, dans les maisons de la culture d'El Mourouj et de Hammam-Lif, mais aussi dans quatre prisons de la région du Grand-Tunis. Au lendemain de l'ouverture, les projections auront lieux tous les jours et dans tous les espaces du festival à 16h00, 18h00 et 20h00. L'ouverture sera assurée par Island 36, un film allemand réalisé par Asli Özarslan. D'autres documentaires primés dans des festivals internationaux figurent au programme, comme Return to Homs du Syrien Talal Dekri, Les réfugiés de la nuit polaire de Charles Empatz et Jonathan Châtel et La vie d'Estela de l'Argentin Nicolàs Gil Lavedra. Au programme de la compétition nationale : Reporters de guerre de Amine Boukhris, Emirs aux pays des merveilles de Ahmed Jlassi, Controlling and punishment de Ridha Tlili et Ayten Mutlu Saray, 7 vies de Amine Boufaied et Lilia Blaise, La mémoire noire de Hichem Ben Ammar et Boza de Walid Fellah. Malgré des critiques émises pendant la conférence sur le nombre insuffisant de films internationaux, et sur le fait que tous les membres du jury sont tunisiens, dont les organisateurs mêmes du festival, qui vont attribuer le prix du long métrage tunisien, Elyès Baccar a insisté sur l'appellation « international » du festival, tout en expliquant que le choix des jury a été pensé pour mettre en avant les Tunisiens. Au programme également, une rétrospective du cinéaste franco-égypto-danois Samir Abdallah, avec trois de ses films : Ecrivains des frontières, Gaza crève l'écran et Le siège (d'Arafat). Un débat pour chacun de ces films aura lieu les mercredi, jeudi et vendredi prochains à 14h00 au Kino club (le café culturel qui avoisine le cinéma Amilcar à El Manar 1), animés par le cinéaste Rafik Omrani. Les rencontres du Human screen festival porteront quant à elles sur Le documentaire tunisien et l'écriture de l'histoire, sur Filmer l'horreur, sur Les droits des réfugiés et sur La torture, avec des intervenants spécialisés. Ces rencontres auront lieu tous les jours du festival à 11h00, toujours au Kino club.