Les Clubistes ont laissé filer la victoire face à des Espérantistes dont la détermination a été sans faille Stade olympique de Radès. Beau temps. Pelouse en excellent état. Public nombreux. EST et CA font match nul : 2-2 (1-0 à la mi-temps). Buts de Djabou (15') et Belaïd (57') pour le CA; N'Djeng (80' et 87') pour l'EST. Arbitrage de Haythem Guirat. Expulsion : Houcine Ragued dans le temps additionnel pour somme d'avertissements. EST : Ben Chérifia, Afful, Mbarki, Jabeur, Yaâkoubi, Ragued, Coulibaly, Chaâlali (Ben Hammouda 81'), Akaïchi (Mhirsi (74'), N'Djeng, Harbaoui (Jouini 65'). CA : Ben Mustapha, Tka, Belkaroui, Salifu, Mikari, Nater, Ghandri, Belaïd (Hedhli 80'), Dhaouadi (Miniaoui (72'), Khélifa, Djabou (Jaziri 90'). Le derby de la capitale a tenu hier ses promesses. Le public présent sur les gradins du stade de Radès a poussé son équipe jusqu'au bout. Khaled Ben Yahia et ses poulains ont bénéficié d'un soutien sans faille, particulièrement lorsque l'équipe était menée au score. Et franchement, il manquait la présence du public clubiste, comme au bon vieux temps, ce qui aurait complété le charme d'un derby qui a tenu en haleine tous les spectateurs qui l'ont suivi, 95 minutes durant. Chaque technicien a opéré un seul changement dans son onze de départ. L'entraîneur «sang et or» a préféré Mbarki à Ben Mansour sur le flanc gauche de la défense alors que son homologue clubiste a été contraint d'aligner Salifu comme arrière droit. Agrebi étant suspendu pour somme d'avertissements alors que El Ifa est blessé. Ben Yahia et Sanchez ont adopté un schéma tactique similaire, un 4-2-3-1 flexible puisque les joueurs avaient bénéficié d'une marge de manœuvre. Une marge dont les vingt-deux acteurs n'ont pas su tirer profit. En effet, les deux équipes ont tâté le terrain pendant le premier quart d'heure du jeu avant que Saber Khélifa n'amène un corner qui fut à l'origine du premier but clubiste. Un appel de balle intelligent alors qu'il se trouvait libre sur le couloir gauche et Khélifa d'obliger Ben Chérifia à dévier la balle en corner, bien botté par Belaïd qui centre pour Djabou. Et ce dernier d'ouvrir la marque de la tête (15'). Les «Sang et Or» répliquent six minutes plus tard, mais la balle de Akaïchi s'écrase sur la transversale (21'). Certes, les poulains de Khaled Ben Yahia se montrent plus déterminés, mais ils étaient handicapés par deux joueurs. D'abord Coulibaly dans l'entrejeu qui accumule les erreurs, permettant à l'adversaire de contrecarrer le jeu. L'Ivoirien rate même l'opportunité de faire revenir son équipe dans le match. Servi sur un plateau par Harbaoui, la balle de Coulibaly finit sa course dans la nature, bien qu'il fût seul face au gardien (45'). Chacun a raté le tournant... Malgré la bonne volonté des uns et des autres, des défaillances sautaient aux yeux, d'un côté comme de l'autre. Pivot de métier, Salifu, qui a reculé d'un cran, n'a pas été dans son élément sur le flanc droit de la défense. Il a perdu tous ses duels face à Harbaoui qui a fait du couloir gauche la principale source de danger. Une défaillance à laquelle Sanchez a tenté de remédier en basculant Khélifa sur le couloir droit et en plaçant Dhaouadi en pointe. Côté espérantiste, Afful était vraisemblablement dans un jour sans et il n'a pas fait le poids devant Khélifa, puis Djabou. Bref, les deux entraîneurs ont essayé de rectifier le tir après la pause, mais, encore une fois, les Clubistes étaient les plus efficaces. Belaïd, auteur d'un slalom, enfonce le clou en dribblant tout le monde avant de doubler la mise d'un tir si puissant que Ben Chérifia n'a pas vu la balle venir (62'). Une minute plus tard, Harbaoui provoque un penalty qui aurait pu constituer le tournant du match pour les Espérantistes, mais la balle de N'Djeng s'écrase sur le poteau (63'). Un quart d'heure plus tard, Nater rate un but tout fait alors qu'il se trouvait seul face au gardien Ben Chérifia, mais son tir puissant est mal cadré (79'). Le tout pour le tout N'ayant plus rien à perdre, les «Sang et Or» jouent leur va-tout. N'Djeng et ses camarades s'avèrent plus déterminés que jamais et le Camerounais rectifie le tir en réduisant le score sur un service de Chaâlali (80'). Mais le mal-aimé du public espérantiste ne s'arrêtera pas là. Il permet à son équipe de revenir à la marque sept minutes plus tard : Mhirsi se faufile sur la droite, son tir est repoussé du pied par Ben Mustapha et la reprise de la tête de N'Djeng se loge dans les filets (87'). A trois minutes de la fin du temps réglementaire, N'Djeng permet à son équipe de revenir de loin et à son entraîneur de sauver sa peau. L'arbitre a beau accorder cinq minutes de temps additionnel, mais cela ne changera pas la donne, malgré l'abnégation des vingt-deux acteurs. Un mot pour finir sur l'arbitre du match. A 24 ans, Haythem Guirat est trop jeune et n'est pas suffisamment expérimenté pour diriger un derby. Chose qu'il a confirmée lorsqu'il a été complètement dépassé par moments par les événements et le rythme du jeu. Puis, il n'a pas su imposer sa personnalité sur le terrain. Il aurait dû sévir au début de la partie, histoire de calmer les esprits, et non pas les chauffer vers la fin en distribuant des cartons à droite et à gauche !