Le nouveau chef de l'Etat s'installera au palais de Carthage mercredi prochain, le jour même où il prêtera serment au palais du Bardo. Entretemps, on continue toujours à pronostiquer sur l'identité du futur chef de gouvernement La course à l'obtention de la confiance de Béji Caïd Essebsi, nouveau président de la République, pour former le prochain gouvernement et le diriger aborde son dernier virage. Et les candidats au palais de La Kasbah dont les noms apparaissent ou disparaissent des médias et des réseaux sociaux au gré d'une déclaration mal interprétée ou d'une petite phrase déplacée devraient attendre «au moins jusqu'à samedi prochain, confie à La Presse une source informée auprès de Nida Tounès, pour savoir qui recevra la fameuse lettre d'accréditation pour entamer ses consultations en vue de constituer son équipe gouvernementale». La même source ajoute : «Béji Caïd Essebsi prêtera serment mercredi prochain devant les députés au Bardo. Dans l'après-midi, se déroulera la cérémonie de son installation au palais de Carthage. Lui restent les journées de jeudi et vendredi prochains pour recevoir les leaders des partis politiques, qu'ils soient représentés au sein de l'Assemblée des représentants du peuple ou non ainsi que les personnalités indépendantes. Et comme BCE s'est engagé à écouter tout le monde, l'on s'attend à ce que ces deux journées soient pleinement chargées et personne n'est en mesure d'imaginer ce qui en découlera ou les surprises qui pourraient avoir lieu. Avec le temps qui presse, le président de la République devrait faire son choix, samedi prochain, et révéler aux Tunisiens le nom de leur probable futur chef de gouvernement. Le terme probable n'est pas fortuit parce que la personnalité qui sortira du chapeau de Béji Caïd Essebsi pourrait ne pas réussir dans sa mission et, à ce moment, une autre personnalité sera dénichée par le chef de l'Etat». Et continue la valse des candidats Volet candidats à la présidence du gouvernement, l'on apprend auprès de la même source que Hédi Larbi, ministre de l'Equipement, n'est plus dans la course. L'équipe restreinte auprès de Nida Tounès chargée d'éplucher les dossiers des candidats et de lever le voile sur leurs parcours a découvert qu'il a certaines accointances avec Ennahdha et que ses rapports avec l'Ugtt ne sont pas au beau fixe. Restent en course Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounès, au cas où le président Essebsi pencherait in fine pour un nidaiste, Abdelkrim Zbidi, Kamel Ennabli et Fadhel Khelil, bien que ce dernier ait déjà fait savoir et qu'il n'est pas disposé à assumer cette mission». A la question de savoir comment Kamel Ennabli et Abdelkrim Zbidi restent concernés par le poste de chef de gouvernement alors qu'Essebsi a déclaré qu'aucun ministre ayant travaillé sous Ben Ali n'occupera le palais de La Kasbah, notre source apporte la précision suivante : «Le chef de l'Etat faisait allusion aux ministres qui ont exercé sous Ben Ali jusqu'à ses dernières années, voire ses derniers jours, comme Nouri Jouini ou Sadok Rabeh à titre d'exemple, alors qu'une personnalité comme Kamel Ennabli a quitté le gouvernement de Ben Ali en 1995 et a passé près de 16 ans à l'étranger ne revenant au pays qu'après la révolution. Idem pour Abdekrim Zbidi, connu pour sa probité et son intégrité». «Maintenant, avec la décision surprenante de Marzouki de transférer le pouvoir le plus tôt possible à Béji Caïd Essebsi, les choses s'accélèrent rapidement et le nouveau président de la République se trouve sous la pression du temps dans la mesure où les Tunisiens ont montré qu'ils ne veulent pas que se reproduise l'expérience de la formation du gouvernement de la Troïka I qui a mis près de deux mois pour être révélée. Il subsiste malheureusement un état de grippage au sein de Nida Tounès auquel le chef de l'Etat doit trouver une solution aussi rapide que possible», commente un analyste voulant garder l'anonymat. «Les noms circulant un peu partout ne sont que des pronostics et ils partent tous à chances égales jusqu'à ce que Béji Caïd Essebsi décide de trancher. En attendant, il est en train de régler les affaires au sein de Nida Tounès avant d'aller s'installer au palais de Carthage pour les cinq prochaines années. Pour moi, d'ici la fin de la semaine prochaine, nous connaîtrons le nom de l'heureux élu. Mais il reste pour les Tunisiens de nous expliquer sur quelle base va être constitué le prochain gouvernement et qu'importe l'appellation qui lui sera donnée ou les partis qui y participeront, quelles sont les mesures urgentes qu'il va prendre et ces bailleurs de fonds qui permettent d'ouvrir généreusement les vannes, sur quels critères et en contrepartie de quoi vont-ils nous accorder les milliers de milliards attendus». Jomaâ lève les doutes «J'ai été chargé une fois et je ne le serai pas une seconde fois». C'est la dernière déclaration de Mehdi Jomaâ, actuel chef du gouvernement, répondant aux rumeurs le plaçant parmi les candidats à La Kasbah. Une source à la présidence du gouvernement a démenti samedi soir les informations selon lesquelles Jomaâ s'est déclaré non-candidat parce que certaines parties lui reprochent «le fait qu'il ait cherché à se porter candidat à la présidence de la République, contrairement aux dispositions de la feuille de route issue du Dialogue national qui l'a désigné chef de gouvernement». Les choses sont claires. Le rédacteur du démenti publié samedi soir couche noir sur blanc : «Nous voilà devant un deuxième engagement de la part de Mehdi Jomaâ d'autant qu'il croit que la démocratie commande l'alternance au pouvoir».