A l'aube d'une nouvelle année qui commence, le monde de la culture en général et du cinéma en particulier se réjouit d'une bonne récolte de l'année écoulée, qui débordera sur 2015 tant il y a de films à voir. A cette période de l'année, en effet, arrivent les bilans et les classements, et parmi eux celui des films à voir absolument. Pour établir ces classements, chacun a ses critères. On se base sur le box-office, sur les avis des critiques ou des internautes pour les sites spécialisés en cinéma. Il y a aussi les films primés dans les festivals internationaux. Dans cette catégorie, on ne peut passer à côté du dernier Xavier Dolan, Mommy qui a récolté le prix du Jury au festival de Cannes 2014, en ex-aequo avec Adieu au langage de Jean Luc Godard. Du haut de ses 25 ans, le Franco-Canadien Dolan est à son sixième long-métrage et s'est imposé comme un véritable phénomène en cette année 2014. Dans une autre catégorie, celle des films hollywoodiens, il y a un film sorti fin septembre et qui ne cesse de faire parler de lui, pour son intrigue très bien ficelée et pour son suspense qui en font un film «à couper le souffle». Il s'agit de Gone girl. Ce film a d'autres atouts, comme celui d'être une adaptation du roman éponyme de Gillian Flynn, qui a également signé le scénario, ou encore celui d'être réalisé par David Fincher (Fight club, The social network, The curious case of Benjamin Button). Toujours dans la même catégorie, l'année regorge de films à succès, tels Interstellar de Christopher Nolan et Nos étoiles contraires de Josh Boone. Dans les films d'animation, on compte l'ultime manga du japonais Hayao Miyazaki, sorti fin 2013 au Japon et en janvier 2014 dans le monde. Le maître du manga a annoncé qu'il prend sa retraite après ce film acclamé par la critique. En milieu d'année, un autre film d'animation venant du Japon a connu un succès international : Le Conte de la princesse Kaguya d'Isao Takahata. Les documentaires ont, à leur tour, eu la part belle cette année, d'où le difficile choix de classement. Retenons quand même le documentaire signé Wim Wenders sur le photographe brésilien Sebastião Salgado, Le sel de la terre. Les films d'auteurs ont toujours leurs places en haut des différents classements proposés. Citons Winter sleep du Turc Nuri Bilge Ceylan, Boyhood de Richard Linklater ou encore Nymphomaniac de Lars Von Trier. Qu'ils se basent sur les vents ou les avis des critiques, les classements assument souvent une part de subjectivité qui guide leurs choix. D'ailleurs, rares sont les films arabes et africains qui se sont frayé une place dans ces classements, comme Timbuktu d'Abderrahmane Sissako. Cette partie du monde semble de plus en plus ne pas chercher à classer ses films, et à se fier plutôt aux classements occidentaux. Il faut donc voir du côté des palmarès des festivals de cinéma, ou suivre ce qui se fait dans chaque pays, le plus facile étant l'Egypte avec son industrie mais aussi son cinéma indépendant qui émerge. D'année en année, la roue du cinéma continue à tourner et il y en a heureusement pour tous les goûts. Quant aux problèmes du secteur cinématographique en Tunisie, dans le monde arabe ou dans le monde, gardons cela pour les jours à venir.