Info ou intox ? Au moment où nous mettions sous presse, hier, aucune information locale ou étrangère n'est venue confirmer l'exécution du journaliste Sofiène Chourabi et du cameraman Nadhir Ktari, par une branche libyenne de Daech. L'information diffusée dans la journée d'hier par une télévision libyenne a été reprise par plusieurs agences de presse et télévisions étrangères et a circulé sur le web et sur les stations radios tunisiennes comme une traînée de poudre. C'est que le carnage perpétré la veille contre l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et l'assassinat de plusieurs de ses journalistes sont encore très vifs dans les esprits. Sofiène et Nadhir se sont eux aussi rendus en Libye en septembre dernier pour faire des reportages pour la chaîne First TV et informer l'opinion sur la situation qui prévaut dans ce pays voisin, et ce, au nom de la liberté d'expression. Depuis le 7 septembre 2014, date de leur enlèvement, aucune piste, aucune négociation, aucun contact direct n'ont pu aider à faire la lumière sur les preneurs d'otages, sur leurs intentions ou le lieu de leur détention. Malgré le black-out, gouvernement, société civile et profession se sont mobilisés durant ces longs derniers mois pour établir le moindre contact avec les prisonniers ou leurs ravisseurs. Rien. Jusqu‘à l'information qui est tombée hier comme un couperet et qu'aucune source officielle ou autre n'a pu confirmer. Dans une déclaration à El Watanya 1 au journal de 20 heures, le père de Sofiène a affirmé :« Il n'y a aucune information confirmée du côté des autorités officielles ». Du côté du Syndicat national des journalistes tunisiens également, la réponse est incertaine. «Jusqu'à présent, l'information n'est pas sûre ; les parties officielles tunisiennes et libyennes et d'autres canaux de communication que nous avons en Libye n'ont pas pu confirmer l'information », indique Néji Bghouri, président du syndicat. Idem du côté des autorités. Nidhal Ouerfelli, porte-parole du gouvernement, a indiqué sur Nessma TV ne pas avoir de confirmation concernant l'exécution de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari et que la cellule de crise réunie au siège du ministère des Affaires étrangères œuvre pour avoir des réponses à la question qui inquiète les Tunisiens.