Le nouveau chef de gouvernement, Habib Essid, s'est réuni hier avec une délégation du Front populaire présidée par Hamma Hammami, son porte-parole. Il s'est également réuni mercredi dernier avec une délégation de l'UPL (Union patriotique libre) présidée par Slim Riahi. Cela, dans le cadre des concertations sur la structure et le programme d'action du prochain gouvernement. La Presse a contacté deux membres des deux délégations afin d'en savoir plus sur le contenu de ces rencontres, en l'occurrence Zied Lakhdhar, dirigeant au FP, et Mohsen Hassen, dirigeant à l'UPL. Zied Lakhdhar : «Faire participer Ennahdha au futur gouvernement ne serait pas constructif» Certes, nous avons critiqué la nomination de Habib Essid en tant que chef de gouvernement, mais il ne faut pas être plus royaliste que le roi. Car la critique est le fondement de la démocratie, sinon on retomberait dans la dictature. D'ailleurs, le chef de gouvernement désigné nous a clairement signifié qu'il respectait notre position. Il nous a ensuite invités à préparer des propositions et à lui communiquer notre vision sur le programme et la structure du nouveau gouvernement. Une série de rencontres aura lieu avec les blocs parlementaires concernés et sollicités par Habib Essid où ils exposeront leur vision du programme du gouvernement. Le FP présentera, dans une seconde réunion, un document comportant les grandes lignes du programme qu'il estime être le plus idoine pour contribuer au développement et à l'avancée du pays dans tous les domaines. Quant à la participation du FP au futur gouvernement, nous considérons que ce n'est pas le plus important car nous comptons réagir au fil des rencontres avec le nouveau Premier ministre. Mais si ce dernier compte intégrer Ennahdha dans le futur gouvernement, je dirai que ce ne serait pas constructif pour le pays. Mais si c'est le cas, que Dieu l'aide ! Mohsen Hassen, dirigeant à l'UPL : «Nous ciblons des portefeuilles à vocation économique» Il s'agit de la première rencontre de notre parti avec le nouveau chef de gouvernement qui nous a invités à lui faire des propositions sur la structure du futur gouvernement. Nous communiquerons aujourd'hui, vendredi, un document en trois volets sur l'organigramme du gouvernement, le programme, les réformes ainsi que sur sa composition. A l'UPL, nous sommes contre la politique des quotas mais pour le choix des candidats aux postes ministériels selon le critère de la compétence. Nous allons donc présenter les priorités du gouvernement et les propositions de réforme aux plans économique et social, concernant notamment les équilibres macroéconomiques ainsi que l'environnement des affaires, dont l'objectif final est la création de richesses et de croissance par le biais de l'investissement afin de générer des emplois. A l'UPL, nous n'avons aucune opposition à la participation d'autres partis au prochain gouvernement, car nous pensons que nous avons besoin de toutes les compétences du pays pour œuvrer à son développement. Concernant les portefeuilles ministériels que nous ciblons, disons qu'ils sont à vocation économique, tels l'Investissement et le Développement régional. C'est là la principale qualité des militants de l'UPL.