Impliqués dans un vaste réseau international, les terroristes tunisiens appréhendés seront jugés par un tribunal algérien pour trafic de voitures, faux et usage de faux Des terroristes tunisiens dont l'identité et le nombre sont, pour le moment, tus par la presse algérienne, ont été arrêtés récemment à Tbessa (Algérie), dans le cadre d'une opération coup de poing visant le démantèlement d'un vaste réseau international de trafic de voitures de luxe, de faux et usage de faux. Les Tunisiens appréhendés et écroués faisaient partie de ce réseau articulé autour de milices jihadistes dont le dangereux groupuscule algérien «Al Jamaâ Assalafia Liddaâwa wal kitel» connu pour ses spectaculaires attentats commis dans les années 90, en pleine guerre civile qui avait embrasé ce pays. Selon les mêmes révélations, ledit réseau, dont 22 membres ont été déjà mis hors d'état de nuire, sévissait en Algérie dans la clandestinité. Des fins terroristes Son «profil bas» ne l'a pas, pour autant, empêché de monter puis de développer un important trafic de voitures de luxe, à travers la falsification de leurs plaques d'immatriculation et de leurs papiers, à la faveur de tampons et de cachets officiels, ainsi que des laissez-passer, le tout volé dans les départements des ministères algériens de l'Intérieur et de la Défense. Une fois la lâche besogne accomplie, les «berlines» sont mises à la disposition des terroristes pour faciliter leur circulation entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye à des fins évidemment «macabres». Tout en rendant un grand hommage aux services de sécurité algériens pour ce joli coup de filet, des interrogations fort inquiétantes fusent : le verre est-il à moitié vide ? C'est-à-dire a-t-on vraiment arrêté tous les membres de la bande ? A-t-on mis la main sur tout le parc roulant du réseau ? Le butin saisi (pièces d'identité, portables, faux documents...) servira-t-il à quelque chose ? L'Algérie aussi Les véhicules volés étaient-ils utilisés dans des attentats perpétrés dans les trois pays cités ? Ce réseau a-t-il des ramifications dans d'autres régions du globe ? Les terroristes tunisiens arrêtés seront-ils un jour extradés dans nos murs ? Tout cela pour dire que les jihadistes tunisiens n'évoluent pas seulement, comme on le prétend, en Libye, en Syrie et en Irak. L'affaire de ce vaste réseau qui a défrayé la chronique en Algérie prouve assurément que «nos» terroristes sévissent aussi, bel et bien, dans ce pays. Moins nombreux avant la révolution, ils seraient aujourd'hui des centaines à s'être implantés chez le voisin, selon des sources policières bien informées. Y resteront-ils longtemps ? Ou rentreront-ils un jour au bercail, sous l'effet de l‘étau resserré autour d'eux par la gendarmerie et l'armée algériennes ?