Saed Hasanefendic a fait le point de la préparation, à quatre jours du démarrage du championnat du monde Dans une conférence de presse donnée samedi dernier à Nabeul, le sélectionneur national Saed Hasanefendic a exprimé sa satisfaction pour la qualité du travail accompli depuis le mois de décembre dernier, même si, au départ, les expatriés étaient absents de cette phase précompétitive. «Chaque entraîneur n'est jamais satisfait du travail abattu, a-t-il avoué. On apprend toujours à progresser, mais on se pose au final la question: serait-ce suffisant ? Pourtant, n'ayez pas crainte: tout le monde se prépare comme nous, ni plus ni moins. Quelles que soient les raisons, il faut garder sa cohésion et l'esprit positif. Tu peux perdre ton premier match au Mondial, mais tu te rachètes par la suite. Il n' y a pas de règle, ou de schéma immuable. Cela ne va pas être facile». Analysant les rivaux de la Tunisie dans le cadre du groupe B, à partir du 16 janvier à Doha, le patron de la sélection estime que «le premier adversaire, la Macédoine possède un effectif qui joue depuis longtemps ensemble. Une bonne partie de ses joueurs ont plus de 30 ans et accumulent par conséquent une grande expérience, que ce soit avec la sélection ou avec des clubs comme Vardar qui appartient au gotha des 8 meilleurs clubs du Vieux continent. D'entrée de tournoi, les Macédoniens seront physiquement très frais et redoutables. Le 17, nous croisons le fer avec la Croatie qu'il est inutile de présenter. Il s'agit tout simplement d'un prétendant au titre mondial. Le 19, ce sera le tour de l'Autriche qui a réussi la gageure d'éliminer l'Allemagne. En Bundesliga, les trois meilleurs buteurs sont Autrichiens. Face à la Bosnie-Herzégovine, le 21 janvier, nous serons opposés à un pays de l'ex-Yougoslavie qui ne possède certes pas une grande équipe mais qui n'en a pas moins été capable d'éliminer l'Islande. Le 23, ce sera l'Iran, assurément l'adversaire le moins bon, du moins sur le papier, mais qui n'en est pas moins capable de pratiquer un gros pressing». «L'appétit vient en mangeant» Le sélectionneur national a indiqué que l'objectif sera de passer au 2e tour. «Ce ne sera pas chose aisée, mais l'appétit vient en mangeant. Par la suite, cela dépendra dans une large mesure de la position à laquelle nous nous serions qualifiés dans notre poule B. On rêve, mais il ya six équipes qui rêvent comme nous des quatre tickets du bonheur. Cela va dépendre de beaucoup de paramètres, à commencer par la forme des joueurs le jour J. Il y a également l'ambiance du groupe, la chance, l'arbitrage... Je ne veux rien promettre sauf de monter une équipe de laquelle les Tunisiens pourront être fiers. J'espère qu'ils ne seront pas déçus. Si on joue bien la défense et savons remonter le ballon comme il faut, on saura nous en tirer». Parlant de la liste des 16, Hasanefendic a rappelé qu'il a quatre jours encore pour se décider et éliminer deux noms. «Le rappel de Haykel Mgannem et de Wissam Hmam peut nous apporter équilibre, expérience, qualité et personnalité. Dans les moments difficiles, leur apport peut se révéler fort précieux», a-t-il ajouté. Parlant du casse-tête de l'ailier gauche où le staff technique ne possède pas un grand choix, l'entraîneur adjoint, Mahfoudh Thabet, a assuré que «derrière Oussama Boughanmi, un talent exceptionnel, Mahmoud Gharbi et Slim Hédoui peuvent servir de solution de rechange. Nous disposons d'une liste élargie de 28 joueurs où nous pourrions puiser les solutions qui pourraient s'appeler Boukadida, Mhadhebi, Ayed». Hasaenefendic a reconnu à ce sujet que l'une des faiblesses actuelles consiste en un demi-centre qui ne défend pas. «L'idéal n'existe pas, admet-il. J'aimerais disposer d'une équipe équilibrée à tous les niveaux. Plus généralement, j'aimerais bien passer du temps avec cette nymphette, dites, comment s'appelle-t-elle ? (et il se retourne vers M. Manaï qui vient à son secours). Ah oui, Nancy Ajram. Mais je sais que cela n'est pas possible. N'oubliez pas que Gharbi avait livré un grand Mondial en ailier gauche. Nous trouvons Hédoui plus utile pour notre système qu'un Boukadida qui est néanmoins aussi bon». Le président fédéral, Mourad Mestiri, a dressé un tableau largement satisfait: «Avec notre effectif élargi, nous sommes rassurés pour les cinq ou même les dix prochaines années sur la qualité de notre équipe représentative», a-t-il dit. «Quatre chances de tomber sur le Qatar» L'entraîneur adjoint, Thabet, a assuré que «le staff a confiance en ce groupe équilibré, un mélange d'expérience et d'ambition où les solutions de rechange abondent, alors qu'au Mondial tunisien de 2005, nous ne pouvions nous appuyer que sur huit joueurs». Question primes, M. Ridha Manai, vice-président de la FTHB, a rappelé que les montants perçus par la sélection de handball n'ont rien à voir avec celle de football. «Nous avons pris l'habitude d'en discuter avec les joueurs avant chaque manifestation importante. Au dernier Mondial en Espagne, un montant de 12 mille dinars a été servi aux joueurs. On verra bien cette fois-ci», a-t-il expliqué. M. Manaï a exprimé le vœu de voir la Tunisie éviter le Qatar à ce Mondial, d'autant que le pays organisateur possède une belle équipe, comme en témoignent ses dernières performances (victoire face au Portugal et nul devant la Bosnie). «Pourtant, il y a quatre bonnes possibilités de voir les chemins de la Tunisie et du Qatar se croiser aux huitièmes de finale. Ce serait véritablement un crève-cœur, un dilemme cornélien quand on sait que le public local, soutenu par notre colonie à Doha, vont naturellement encourager le Sept tunisien. Je pense que le Qatar se trouve dans le même état d'esprit, il aimerait bien éviter la Tunisie», a-t-il rappelé. «Nous ne devons pas mettre trop de pression sur cette équipe. Le Mondial d'abord, après on ouvrira le dossier du championnat d'Afrique. Trois joueurs vont prendre leur retraite internationale après «Qatar-2015». Mais nous possédons déjà une équipe hautement compétitive pour les cinq prochaines années», promet Manaï. Enfin, le bulletin médical est rassurant. «Il est comme le ciel bleu azur qui sévit à Nabeul ce samedi, a-t-il dit. Nous ne déplorons ni claquages, ni blessure d'aucune nature. C'est le beau fixe», a-t-il martelé.