Outsiders, favoris, trouble-fêtes ou simples figurants, ça dépendra de maints facteurs. Sont-ils capables de nous faire plaisir lors de cette CAN ? C'est tout ce qu'on demande à propos de la sélection et de ses joueurs avant d'entamer leur parcours à la CAN. Une question qui revient sur toutes les langues et qui cache une forte et profonde inquiétude: a-t-on la sélection qui peut aller loin et nous offrir des moments de plein bonheur ? Nous qui n'avons pas de fortes traditions dans les consécrations continentales, nous qui n'avons pas de joueurs exceptionnels, nous qui avons l'habitude de jouer les trouble-fêtes plutôt que les favoris (les statistiques le prouvent), allons-nous cette fois rééditer l'exploit de 2004 et gagner la CAN ? Remarquez bien que lors des dernières éditions (l'après-victoire en 2004), nous avons atteint au meilleur des cas les quarts de finale. Et c'est pour cette raison qu'on reste un peu suscpicieux sur les chances de notre équipe nationale. D'autant que l'équipe de Leekens a eu deux coups durs avec la blessure de Khelifa et Ben Youssef. Prenons les choses telles qu'elles sont. La sélection va en Guinée équatoriale dans la peau d'un outsider, à notre avis. Ce n'est pas un favori, franchement, par rapport à la Côte d'Ivoire, au Cameroun ou à l'Algérie. Ce n'est pas, non plus, une équipe de seconde zone ou un simple figurant, historique oblige. Entre ces deux statuts, tout peut arriver et les résultats peuvent aller du mauvais à l'excellent. Tout dépendra du premier match, du premier tour, de la défense, de la forme des cadres-clefs. Plus optimistes On avait l'habitude de décrire assez fidèlement les chances de la sélection avant d'aller à la CAN. L'équipe de Sami Trabelsi est allée en Afrique du Sud avec peu de chances, tellement elle a été moyenne. La preuve, elle n'a pu aller plus loin que le premier tour. Cette fois, nous sommes plus optimistes. Nous avons une sélection efficace, brillante aux éliminatoires (classée première face au Sénégal), mais en même temps, cette équipe affiche des faiblesses en attaque et dans la gestion de la possession de la balle. Ça s'est vérifié encore une fois dans le dernier test amical contre l'Algérie. Leekens a un énorme problème chaque fois qu'il joue face à une équipe technique qui domine l'entrejeu. A partir de là, on dira qu'a priori, c'est une sélection qui aurait du mal face aux ténors. Le statut de favori est quelque chose d'exagéré. En même temps, c'est une équipe qui va en Guinnée équatoriale avec deux atouts : une bonne solidité défensive (elle n'encaisse pas beaucoup de buts, même quand elle est dominée), et aussi une réactivité (elle revient vite dans le match et patiente bien avant d'obtenir une victoire). On va dire que d'après le parcours des éliminatoires, d'après les chiffres, le potentiel des joueurs, que le statut d'«outsider» sied le plus à notre sélection. Elle n'a pas de grandes chances de l'emporter, mais elle peut jouer les premiers rôles. Elle peut créer la belle surprise si sa défense tient aussi bien qu'avant, si aussi elle trouve devant un joueur qui fait la différence (Khazri ou Chikhaoui peuvent le faire s'ils sont en grande forme). Ça va dépendre du premier match contre le Cap-Vert. Le résultat de ce match conditionnera l'attitude et le rendement de la suite du tournoi. Un point qui peut être en notre faveur. Ce football africain a changé de décor. La distance entre les favoris classiques et les sélections émergentes se fait très petite aujourd'hui. La Côte d'Ivoire, le Ghana ou le Cameroun n'ont plus cette hégémonie sur les autres. Notre sélection, qui connaît sa juste et vraie valeur, ne doit pas avoir la peur au ventre en affrontant, espérons-le, les meilleurs. On devra commencer tout d'abord par gérer le premier tour. C'est un groupe-piège, très difficile à notre avis. Tout le monde se vaut. Mais encore une fois jusqu'où nos joueurs peuvent-ils aller dans cette CAN? Ont-ils surtout le mental de gérer le stress de la compétition et des attentes de leur public? Leekens en sait quelque chose.