Olfa Ayari : « Le président de l'ARP nous a assuré que l'une de ses priorités sera de travailler à l'accélération de l'adoption des projets de loi relatifs à la lutte contre le terrorisme » Ils avaient prévenu qu'ils le feraient au cas où leurs demandes ne seraient pas entendues, les syndicats de sécurité mettent leurs menaces à exécution, en organisant hier un mouvement de protestation devant l'Assemblée des représentants du peuple pour demander la réactivation sans réserve de la loi antiterroriste de 2003, l'accélération de l'examen du projet de loi de lutte contre le terrorisme légué par les constituants à l'ARP, ainsi que la libération de leur collègue Mourad Haddaoui, accusé d'homicide volontaire pour avoir tiré sur une voiture qui n'avait pas obtempéré aux injonctions de s'arrêter, à Kasserine, ce qui avait entraîné la mort de deux jeunes passagères à bord du véhicule. « Si dans les 48 heures, l'Assemblée des représentants du peuple ne réagit pas à nos demandes, les secrétaires généraux des syndicats de sécurité se réuniront pour décider des suites à donner au mouvement », a menacé Nessim Rouissi, membre du bureau exécutif du syndicat des employés de l'Administration Générale des brigades d'intervention. « Nous n'avons pas de revendications matérielles, nous avons des demandes qui concernent le secteur : une loi qui protège les forces de sécurité dans l'exercice de leurs fonctions, la criminalisation de l'agression contre les forces de l'ordre ou encore protéger les unités spéciales de lutte contre le terrorisme et leurs familles, comme cela existe dans les pays développés », a-t-il ajouté. Entretien « positif » avec Mohamed Ennaceur Le président de l'ARP a reçu une délégation de représentants des syndicats protestataires. Une entrevue qualifiée de « positive » par la présidente du syndicat général des fonctionnaires des services pénitentiaires, Olfa Ayari. « Nous avons présenté nos doléances au président de l'Assemblée qui, de son côté, nous a assuré que l'une de ses priorités sera de travailler à accélérer l'adoption des projets de loi relatifs à la lutte contre le terrorisme », a indiqué Olfa Ayari au terme de la réunion. Le président de l'ARP, Mohamed Ennaceur, a promis d'auditionner les syndicalistes dès l'entame de la discussion sur le projet de loi antiterroriste, et de veiller à l'application de la loi relative à l'indemnisation des victimes parmi les sécuritaires, votée en 2013. La réunion a porté également sur le sort des agents de sécurité arrêtés à la suite de la bavure de l'été dernier, mais aucune information sur le contenu de la discussion n'a filtré. Flottement dans les rangs Les syndicats de sécurité, qui comptent accentuer leur pression sur les élus, disent souffrir d'un déficit de clarté. Selon Nessim Rouissi, membre du bureau exécutif du syndicat des employés de l'Administration générale des brigades d'intervention, il faudrait que les agents de sécurité sachent avec exactitude quels sont leurs droits et leurs obligations. « Les agents se sont sentis perturbés surtout après l'arrestation de notre collègue Mourad Haddaoui à Kasserine, a expliqué Nessim Rouissi. La zone était à risque, et on soupçonnait la présence dans les environs d'une voiture suspecte, les agents de sécurité ont intimé l'ordre au conducteur de s'arrêter mais celui-ci n'avait pas obtempéré, cet agent n'avait pas l'intention de donner la mort ». Bien que les syndicats des forces de sécurité aient des réserves concernant le projet de loi antiterroriste, ils demandent l'accélération de l'examen du projet, resté dans les casiers de l'Assemblée et légué par la Constituante.