Les responsables syndicaux ne sont pas optimistes et projettent d'entreprendre d'autres démarches plus complexes si rien n'est obtenu «Le syndicat général de l'enseignement secondaire (Sges) maintient sa grève fixée pour les 21 et 22 janvier 2015», a annoncé Lassaâd Yaâcoubi, son-secrétaire général. Il impute les raisons de ce mouvement à la non-application par les ministères de l'Education et celui de la Jeunesse et des Sports des accords conclus il y a quelque temps. Rien n'a changé ou ne semble prêt à changer, selon lui. Ces deux ministères n'ont pas «respecté» les engagements pris avec la partie syndicale et, notamment, les accords intervenus juste avant la rentrée, le 8 septembre. Dans ces accords il y avait, même, un échéancier à respecter pour le versement des primes de roulement, des heures supplémentaires, etc. Ces primes sont d'autant plus importantes qu'elles peuvent soulager les enseignants dans une conjoncture marquée par la détérioration du pouvoir d'achat et de l'augmentation ascensionnelle des prix. Cette situation, a-t-il précisé, est étayée par une étude scientifique commandée par le syndicat. Cette étude montre qu'au cours des trois dernières années le pouvoir d'achat des professeurs a reculé de 13.2 %. Tous ces problèmes que rencontrent les enseignants sont connus des responsables et ils ont été introduits dans la motion professionnelle issue de la dernière Commission administrative sectorielle tenue le 15 décembre dernier. Des rencontres récentes ont eu lieu avec le ministère de tutelle mais l'impression qui prévaut est que ces responsables n'ont fait qu'écouter les doléances. Côté pratique, il n'y a rien à attendre. Tout le monde rejette la balle dans le camp du gouvernement à tel point que l'on ne sait plus si on a un vis-à-vis ou un intermédiaire entre le syndicat et le gouvernement, a ajouté le secrétaire général. Et la réforme de l'enseignement Les revendications des professeurs ne sont pas uniquement matérielles. Le volet réforme de l'enseignement occupe une bonne place dans la stratégie du syndicat. Ce dernier doit être partie prenante dans tout ce qui a un lien avec le système et son réaménagement. D'ailleurs, les dernières mesures «improvisées» et «parachutées» n'ont fait que créer ce malaise parmi les lycéens. Ce mouvement ne cesse de s'amplifier, selon Lassaâd Yaâcoubi. Pourtant, le ministère ne réagit pas et ne semble pas s'intéresser à ce qui se passe. Par exemple, l'examen de «Sixième» entraînerait l'exclusion d'un grand nombre d'écoliers sans parler des mesures qui concernent la question des 25 % et des autres mesures « prises sans consultation par les autorités». Il est urgent que les responsables se ravisent et reviennent sur leurs décisions en suspendant toutes ces mesures. Le secrétaire général du Sges a rappelé qu'une lettre contenant la vision de la partie syndicale avait été remise à un groupe de députés de l'ARP. Ce groupe est à même de comprendre les difficultés que connaît le secteur étant lui-même issu de l'enseignement. Le Sges est confiant et attend beaucoup de l'apport de cette démarche. Grève administrative C'est devant cette situation bloquée, donc, que le Sges se trouve obligé de recourir au débrayage de deux jours au cours de ce mois et à un autre de même durée au cours du mois de février (17 et 18). La mobilisation est totale. Un rassemblement est, justement, prévu jeudi à 11h00 devant l'ARP pour faire entendre la voix des enseignants et sensibiliser les députés à intervenir pour remettre les choses en place. Mais le premier jour de la grève sera marqué, lui aussi, par des rassemblements devant les sièges de l'Ugtt à travers tout le pays. Une seconde étape est déjà programmée si aucune avancée n'est enregistrée d'ici là. Une grève administrative n'est pas exclue à la fin de ce trimestre (à l'instar du boycott des conseils des classes pour le premier trimestre). Ce boycott, a dit Lassaâd Yaâcoubi, a totalement «réussi». Mais les modalités à suivre seront examinées avec soin au cours d'une Commission administrative qui se tiendra au cours du mois de février prochain.