Des photographies de rue pour attirer l'attention sur le dossier de Sofiene Chourabi et Nadhir Ktari, disparus en Libye depuis septembre 2014. Le 8 janvier, une information relayée par les médias tunisiens et internationaux a provoqué une vague de détresse et d'indignation, quant au sort des Tunisiens Sofiene Chourabi et Nadhir Ktari. Journaliste et cadreur d'une chaîne privée, ils étaient partis en reportage en Libye, début septembre 2014, avant d'être portés disparus le 8 septembre 2014. L'information relayée par les médias se basait sur un communiqué de l'Etat islamique en Libye, annonçant l'exécution des deux journalistes. Bien que l'information n'ait pas été confirmée, familles et amis des deux journalistes restent sans nouvelles. Avant la parution de ce communiqué, un événement citoyen avait été organisé pour attirer l'attention sur l'affaire «Sofiene et Nadhir». Il s'agit de Tsawer chera3 dont le principe consiste à exposer des photographies d'amateurs et de professionnels, dans un espace public. L'idée de créer cette manifestation est d'ailleurs de Sofiene Chourabi, qui l'a lancée en 2012. Prévue le 10 janvier, Tsawer chera3 a été reportée d'une semaine, vu les circonstances. C'est donc samedi dernier, le 17 janvier, que l'événement a eu lieu. En début d'après-midi, Place Pasteur affichait des séries de photographies, accrochées sur des cordes tout autour du centre de la place. Des travaux de photographes sur différents thèmes, comme la nature et la cité, mais surtout des photographies de Sofiene Chourabi et de Nadhir Ktari. Ces photographies les montrent en train de travailler, ou entre amis. Certains clichés sont tirés des photographies personnelles des deux journalistes. En photo, quelques épisodes du parcours de Sofiene et Nadhir ont été exposés au public afin d'attirer l'attention sur leur cas. Dans ce sens, l'événement a connu la participation de journalistes, dont Neji Bghouri, président du syndicat national des journalistes tunisiens, de militants de la société civile et des mamans de Sofiene Chourabi et de Nadhir Ktari. L'ambiance était à l'émotion. «Nous savons que Sofiene aurait apprécié cette démarche. Tsawer chera3 est un prétexte pour s'en rappeler et pour faire bouger les choses», nous déclare Abdelkarim Ben Abdallah, l'un des organisateurs. Ces derniers ont lancé leur appel sur les réseaux sociaux pour la collecte des photographies qu'ils ont tirées avant de les exposer, samedi dernier, à la Place Pasteur. Tsawer chera3 fait partie d'une série d'actions que différentes parties entreprennent afin de mettre la pression sur le gouvernement pour avancer dans le dossier de Sofiene et Nadhir. Dans son tout dernier communiqué, publié hier, le ministère des Affaires étrangères affirme ne détenir aucune information confirmée ou précise sur l'endroit où se trouvent les deux journalistes. La chaîne de télévision des deux disparus a, depuis quelques jours, lancé une campagne d'affichage urbain appelant à leur libération. La journée d'hier, mercredi 21 janvier, Journée nationale du blogging, est dédiée à Sofiene et Nadhir.