L'Organisation de défense du consommateur est intervenue auprès de la direction générale de la Caisse afin de réfléchir à des solutions possibles et de désamorcer la crise entre la Caisse et ses affiliés. Des négociations sont prévues pour proposer la hausse du plafond de remboursement des soins ambulatoires, fixé à 200 dinars Il y a quelques mois, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) avait exigé des adhérents qui ont dépassé le plafond annuel de s'acquitter de leurs dettes et de rembourser le surplus des dépenses occasionnées par les soins, soulevant ainsi un tollé parmi les affiliés. Cherchant un compromis, les membres de l'Organisation de défense du consommateur se sont réunis à la fin du mois de décembre et au début du mois de janvier avec la direction générale de la Caisse afin de réfléchir aux solutions et trouver un terrain d'entente pour éviter d'envenimer la situation entre les adhérents et la Caisse. Finalement, les deux parties sont parvenues à un accord avec une série de recommandations qui ont été émises. Des centaines de plaintes déposées à l'ODC Chargé des services au sein de l'ODC, Taoufik Ben Jemai a fait le point au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue, hier, au siège de l'Organisation de défense du consommateur (ODC), revenant sur le différend qui a opposé jusqu'ici la Caisse à ses affiliés. La Cnam avait, en effet, menacé les affiliés aux régimes tiers payant et médecin de famille de stopper le remboursement des soins et de les orienter vars la filière des soins publics s'ils ne s'acquittent pas de leur dette vis-à-vis de la Caisse. Cette mesure a été vivement critiquée par l'ODC qui a relevé que cela était contraire à la loi. Les affiliés appelés à rembourser le surplus des dépenses ont la possibilité de contester par écrit la décision de la Caisse et d'exiger un relevé de leurs dépenses annuelles afin de savoir exactement ce qu'ils doivent à la Caisse, a ajouté M. Ben Jemaï. Par ailleurs, la Cnam s'est finalement engagée à faire preuve de souplesse en rééchelonnant les dettes de ses affiliés et en poursuivant le remboursement des soins. « Nous avons reçu des centaines de plaintes, a relevé le vice-président de l'ODC. Beaucoup d'affiliés dont les dépenses ont dépassé le plafond annuel se sont vu refuser la carte de soins par le médecin consultant qui leur a signifié qu'elle n'est plus valide. Imaginez un malade brûlant de fièvre et qui se présente pour des soins. Son médecin refuse de le soigner parce que sa carte est invalide ». Négociations pour la révision à la hausse Selon Taoufik Ben Jemai, le plafond des dépenses devrait être révisé à la hausse vu l'augmentation des tarifs de soins et du prix des médicaments. « Nous assistons à une érosion du plafond de remboursement des soins, a ajouté M. Ben Jemai, à ce propos. Nous prévoyons d'entreprendre des négociations avec le ministre des Affaires sociales afin d'étudier la possibilité de revoir à la hausse ce plafond fixé à deux cents dinars par an par la Cnam pour les soins ambulatoires. L'affilié finit par épuiser ce plafond au bout de deux ou trois prestations de soins ». Fournissant des explications sur les conditions de remboursement des impayés par les affiliés, le chargé de services au sein de l'ODC a précisé que la Cnam n'a pas le droit d'exiger le remboursement d'impayés datant de plus de deux ans. « Beaucoup d'affiliés n'ont pas été prévenus qu'ils ont des impayés, a, par ailleurs, précisé l'intervenant. Il y a une procédure à suivre. La caisse doit envoyer des lettres recommandées accompagnées d'accusés de réception ». Les membres de l'ODC ont, en outre, évoqué la hausse récente du prix du café qui a augmenté de 14%. Prix en hausse du café L'Organisation de défense du consommateur déplore la libéralisation du prix du café qui est un produit de première nécessité, entré dans les habitudes de consommation des Tunisiens. « Le café n'est pas considéré par le ministère du Commerce comme un produit de première nécessité. Or, suite à cette augmentation, les producteurs, les fournisseurs et les propriétaires des cafés vont automatiquement augmenter le prix du café. Ce n'est pas dans l'intérêt du consommateur. Le ministère du Commerce a décidé de cette hausse afin de générer des entrées pour la caisse de l'Etat. L'ODC a engagé un dialogue avec le ministère du Commerce qui a promis de supporter et de prendre en charge la prochaine augmentation du prix du café prévue en juin 2015 ». Les membres de l'ODC ont également évoqué l'augmentation surprise des prix des cartes de recharge, déplorant la publicité mensongère de certains opérateurs de téléphonie mobile.