Depuis hier, 24 janvier, l'association Pontes Tunisie organise, en collaboration avec les éditions Nirvana, une exposition et projection de photos de cartes postales anciennes. L'exposition, qui s'étalera sur deux semaines, illustre quelques tableaux de la vie de la Tunisie du début du siècle dernier. Bab Souika sera évoquée par la richesse de ses quartiers, dans la perspective de la revalorisation du projet «Reviving Bab Souika». Cette exposition permettra de mesurer la distance entre un passé nostalgique et les enjeux d'un nouvel investissement de l'espace urbain dans la Tunisie d'aujourd'hui. Le vernissage a été suivi de la présentation du livre Entr'Temps, un livre d'images de la Tunisie 1850-1950, par Hafedh Boujmil (photographies de Claude Canceil Ed. Nirvana), à travers la lecture des textes de voyageurs par la journaliste Faïza Majeri, commentant les cartes postales anciennes. Ce livre nous fait découvrir le charme et les mystères de la Tunisie d'antan. Devenus, au fil du temps, reliques d'un passé ô combien précieux, ces documents balisent l'histoire de la Tunisie et deviennent, à leur tour, passeurs de mémoire. Un livre richement documenté, merveilleusement illustré, qui ne manque pas d'arracher un sourire affectueux et attendri tellement il est chargé de nostalgie, comme le témoignage de Faïza Majeri, journaliste et consœur, membre de l'association Pontes Tunisie. «J'ai passé mes douze premières années à Bab Souika, au 12, rue Sidi Ben Naim, au sein de cette même maison de mon arrière-grand-père, aujourd'hui ouverte pour que l'histoire de ce quartier ne se perde pas, pour que cette histoire renaisse dans un lieu oublié... mais que nous ne pouvons oublier car il nous a fait grandir et nous a fait rêver...par ses secrets et ses artisans, par ses familles et ses liens...par une culture de quartier qui ne pourrait pas être racontée sans les nuitées au son du mézoued fi west eddar...des Cafichanta de Romdhane fel batha el kebira...de Sidi Mehrez et son eau bénite...d'El Halfaouine et les boutiques de ses bouchers, son fahham et son vendeur de takwa au coin de Jama3 saheb ettaba3...de Dar el commissar... J'ai les larmes aux yeux en pensant à mes premières années de vie durant lesquelles j'ai le plus appris de ce monde et de ses dynamiques...plus que dans tous les livres que j'ai lus et les universités que j'ai fréquentées». Elle explique, au-delà de la nostalgie, que «le projet "Reviving Bab Souika" de notre association Pontes ne s'inscrit pas dans une simple nostalgie du passé, mais nous croyons de toute notre force que la Culture peut être un moteur de croissance, humaine, sociale et économique. Peu de moyens, mais beaucoup de bonne volonté. Pour la création d'un espace ouvert, où la culture est Vie. Bab Souika m'a fait rêver, c'est le moment de lui restituer son rêve».