Le gouvernement espère que le taux d'intérêt lié à l'emprunt, en cours de négociation, sera inférieur à 6% Les plus grands investisseurs internationaux se réuniront demain, à Londres, pour décider à propos de l'octroi à la Tunisie d'un emprunt direct d'un montant de 500 millions de dollars au moins, et ce, suite à une demande avancée par le gouvernement provisoire. Joint au téléphone, le ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, a précisé, hier, à l'agence TAP, que cet emprunt sera sous forme d'émission d'obligations au profit de l'Etat tunisien. «Le gouvernement espère que le taux d'intérêt dudit emprunt, encore en cours de négociations sera moins de 6% », a indiqué Ben Hammouda, rappelant que certains pays, tels que l'Espagne, ne peuvent pas bénéficier de crédits à un taux d'intérêt de moins de 8 ou 9%. Sans conditions des institutions financières Une source de la présidence du gouvernement a précisé, également à l'agence TAP, que cette sortie de la Tunisie sur les marchés internationaux pour obtenir un emprunt direct et sans conditions dictées par les institutions financières internationales (Banque mondiale, Fonds monétaire international...), est considérée comme la première du genre, depuis 2007. Une telle opération, a ajouté la source, prouve que la Tunisie est parvenue à retrouver la confiance des investisseurs étrangers. La même source, qui a requis l'anonymat, a encore précisé que le gouvernement Mehdi Jomaâ a déployé de grands efforts afin de convaincre les investisseurs de la possibilité d'octroyer à la Tunisie un emprunt direct. «Le ministre de l'Economie et des Finances a eu des rencontres avec 150 investisseurs, lors de ses visites à New York, Wall Street, Los Angeles, Munich, Londres, Boston et Paris, et a œuvré à convaincre les investisseurs de la réussite de l'expérience tunisienne et de l'évolution qu'a connue le pays sur le plan politique, notamment au niveau de l'enracinement de la démocratie, la lutte contre le terrorisme, l'amélioration de la stabilité sécuritaire et la relance économique », a révélé la même source. Et d'ajouter que «le chef du gouvernement sortant Mehdi Jomâa suit de près les négociations avec les investisseurs, tout en menant des contacts avec le chef du gouvernement désigné Habib Essid afin de l'informer de l'avancement de cette opération». Il y a lieu de rappeler que le ministre de l'Economie et des Finances conduit la délégation en charge des négociations et composée, outre des cadres du ministère, de représentants de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Chedly Ayari, gouverneur de la BCT, qui suit de près, à son tour, les négociations en cours, avait déclaré que «cette opération permettra d'évaluer la capacité réelle du pays de mobiliser des ressources extérieures ainsi que le niveau de risque qu'il représente pour les investisseurs». Lors d'un point de presse, tenu conjointement avec le ministre de l'Economie et des Finances, le 12 janvier 2015, Ayari avait affirmé que «la Tunisie se basera, à l'occasion de cette sortie, sur les résultats positifs que le pays a réalisés au plan politique et qui ont été bien accueillis à l'échelle internationale».