Le chef du gouvernement désigné Habib Essid est en train de revoir sa copie concernant le gouvernement qu'il a annoncé vendredi dernier et qui a suscité un refus de la plupart des partis représentés à l'ARP. Ainsi Habib Essid a invité ces formations politiques, dont Ennahdha, Afek Tounès et le Front populaire, afin de les écouter et de poursuivre les pourparlers, dans une sorte de 2e round, dans le but de remanier le gouvernement annoncé. Une délégation du Front populaire a été reçue lundi dernier par Habib Essid. Pour en savoir plus sur la position du Front, La Presse a posé trois questions à Hamma Hammami, son porte-parole. Le Front populaire fera-t-il partie du gouvernement Essid ? Notre décision est unanime : le Front populaire ne participera pas au gouvernement Essid. Aucune de ses composantes ne fera partie de ce gouvernement. Notre position est claire : Nida Tounès a gagné les élections en obtenant la majorité à l'ARP, qu'il applique, donc, le programme pour lequel il a été élu. Nous avons rencontré de nouveau, lundi dernier, Habib Essid qui voulait nous écouter et connaître, en outre, les raisons de notre refus du gouvernement annoncé. Nous lui avons présenté notre conception et vision de la structure du futur gouvernement et des 100 premiers jours de son programme. Mais de son côté, il est resté vague et dans les généralités jusqu'à présent (Ndlr : hier après-midi), il n'y a rien de nouveau. Alors quel est l'intérêt de ces rencontres ? Je vais vous dire : nous n'avons perçu aucune volonté politique de la part de Habib Essid pour s'accorder sur un programme commun, dans un premier temps, et l'appliquer par la suite. Habib Essid reproduit l'erreur de la Troïka en parlant de postes avant de parler des programmes. Or, le souci du Front populaire n'est pas de figurer dans le gouvernement, ou d'arracher quelques ministères ou postes (karassi), mais de convenir d'un programme qui réponde aux attentes et aux aspirations des Tunisiens et qui apportent des solutions aux problèmes, notamment économiques, sociaux et sécuritaires, que vivent quotidiennement les citoyens. Or je vous le répète, nous n'avons perçu dans l'approche de la formation du gouvernement aucune intention de prendre des mesures socioéconomiques audacieuses afin d'insuffler une dose d'espoir aux Tunisiens. Allez-vous accorder le vote de confiance au gouvernement remanié de Habib Essid ? Nous ne pouvons pas prendre position dans le vague et le flou. Il est sûr que le Front populaire n'aurait pas accordé le vote de confiance au gouvernement annoncé vendredi dernier par Habib Essid. Pour la deuxième mouture de ce gouvernement, on verra. Chaque chose en son temps.