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Le chemin du paradis
Propos de culture et d'inculture
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 01 - 2015


Par Habib Bouhawal
C'est quoi exactement le rêve, si ce n'est l'ébauche première du futur. Une société incapable de rêve, donc à l'imagination atrophiée, est une société handicapée et incapable de créer son itinéraire futur et, partant, de se recréer. Et ce qui ne se recrée pas meurt.
La société arabe, faut-il le rappeler, est, depuis quelques siècles et des poussières, figée en un arrêt sur image. Une image de plus en plus poussiéreuse, jaunie et délavée, ravinée et enlaidie par le temps.
Et nous en sommes à nous contempler dans cette image floue, sans véritables contours, avec ça et là des bribes de vaporeuses et vagues réminiscences de gloire, tout juste bonnes à entretenir un orgueil qui n'a plus sa raison d'être, il faut le reconnaître.
Mais cela est dû à quoi au juste? Sommes-nous en mesure de lever le voile sur le monstre castrateur qui sommeille en notre sein et de le fixer droit dans le blanc des yeux ? Car ce monstre a démesurément grandi, proportionnellement à notre incapacité d'oser le rêve, de générer l'acte créateur et novateur.
Mais commençons par le commencement, quand l'intellect naissant de l'enfant se lasse des perceptions basiques et que les neurones de sa déjà puissante machine à raisonner se mettent à jouer avec les particules des concepts. C'est à ce moment-là que justement le drame s'autorise par l'évidence du constat, et que les chemins commencent à diverger. Le chemin de chez nous et celui de ceux «d'ailleurs». Il se passe, qu'ailleurs l'environnement physique et intellectuel est une invitation ouverte à la découverte, à l'imagination, au désir d'être déjà sur d'autres planètes et de ressusciter les dinosaures. Ouvert au désir de déchiffrer les alphabets extraterrestres et de créer des machines, non pas à remonter le temps, mais à explorer celui à venir.
Les autoroutes de l'esprit de ceux d'ailleurs sont ouvertes. Elles ignorent les feux et les restrictions de vitesse et se jouent de l'interdit. Cependant que chez nous et au même moment décisif, la toile commence à se tisser. Une toile tissée d'interdits, qui hérités, qui améliorés, et qui fournissent le système de balisage le plus pervers et le plus castrateur qui soit.
Et lorsque par un heureux hasard ou inadvertance, l'interdit n'existe pas, nous l'inventons, parce que notre nature locale a horreur du vide et de l'absence, l'absence d'interdits. Tout, absolument tout, est prétexte à l'interdit et cela arrange aussi bien nos peurs que nos dictateurs.
L'exemple le plus significatif nous est fourni par les revues arabes pour enfants. Du Golfe à l'Atlantique, la même ligne éditoriale, qui transforme la revue en un support parascolaire qui ne fait que ratifier l'indigence de nos politiques scolaires et de nos approches politiques en général. Quand on sait que la pyramide des âges dans le monde arabe fait de l'enfant la pierre angulaire de tout système de développement et d'évolution, il est facile de deviner la suite, dans le siècle même. Le comble, c'est que personne n'a osé dépoussiérer ces schémas surannés et qui sont en totale inadéquation avec un troisième millénaire qui s'annonce d'ores et déjà envahissant et implacable.
Depuis l'intrusion des débats politiques dans notre quotidien « postrévolutionnaire », on a remarqué l'absence, symptomatique, de questions essentielles telles concernant les stratégies culturelles ou de l'éducation. Les avocats, juristes, analystes politiques et spécialistes des droits de l'homme étaient pour la plupart des invités de tables rondes qui ne faisaient que tourner en rond et qui ont lassé le téléspectateur moyen, faute justement d'imagination et de prospection appropriée.
On est pourtant ouvert sur la planète et on ne pourra en aucun cas alléguer le manque d'information. Faut-il que nous soyons à ce point affligés de myopie stratégique au point de re/mettre notre destinée en péril?
Et pourtant on ne cesse d'envier le voisin d'en face tout en évitant par tous les moyens de lui ressembler, ou du moins prendre exemple sur lui. Oui, souvent on a une envie pressante de demander :
- « Est-ce grave, docteur ?»
En attendant, des millions d'enfants, les nôtres, en pâtissent. Du Golfe à l'Atlantique ? Non, davantage. Puisqu'on doit inclure dans la liste des victimes une grande partie de nos enfants émigrés toujours sollicités pour des intégrations fort douteuses. Ces enfants sont exilés culturellement et en quête d'un rappel généreux et intelligent de leurs racines. Sommes-nous en mesure de satisfaire correctement à ce besoin. Les communautés juives ou chinoises à Paris ou à New York gardent toujours les particularismes culturels qui les distinguent, enrichissent le patrimoine culturel des pays hôtes et participent à l'édification de cette tolérance culturelle si bienvenue.
Alors, si l'on se décidait, ici et ailleurs, à revendiquer notre part du paradis ?


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