On reprochera au Belge des erreurs de casting, de choix tactiques et de... coaching Nous étions victimes d'une mascarade arbitrale, ça c'est sûr, et tout le monde nous accorde cela. Nous étions la victime d'un sale jeu entre Hayatou, la Guinée Equatoriale et le «grand» Seechurn. On ne reviendra pas là-dessus. Et la part de responsabilité de Leekens et ses joueurs? Elle est là et ne fait l'ombre d'aucun doute. On pouvait éviter le penalty imaginaire et l'effondrement aux prolongations. Quelques erreurs de Leekens : La rentrée de Chermiti Amine Chermiti n'avait même pas sa place dans la liste des 23. C'est un joueur terminé. S'il avait fait son boulot de buteur sur l'action où il était seul face au gardien équato-guinéen, le match aurait été tué. Pourquoi le faire jouer, alors que Akaïchi, même si cuit, était une menace? La preuve, Chermiti, censé être frais, n'a rien réussi pendant 30'. Des changements inadéquats... Leekens a été à côté de la plaque au niveau des changements dans cette CAN. Changements tardifs (presque toujours à 15' de la fin), inappropriés (Moncer rentre pour faire l'excentré droit, alors qu'il a le même profil que Chikhaoui) et même insensés. Le Belge n'avait pas bien lu le match du Cap-Vert, par exemple, quand il devait lancer Ragued pour bloquer les remontées de l'adversaire. Axe à deux, à trois... L'une des armes fatales de Leekens, à notre avis, était de tergiverser entre le 4-2-3-1 et le 5-4-1. Autrement dit, le Belge était tiraillé entre jouer avec 3 défenseurs axiaux ou deux. Mais ce n'était pas le 3-5-2 du Bayern ou de la Juve (et bien sûr de l'Allemagne de Beckenbauer en 1990), mais une défense à 5 et un bloc bas. Et malgré cela, la défense de la sélection a été peu consistante contre la RDC et la Guinée Equatoriale. Ce fut un choix pas très réussi, d'autant que Leekens n'a pas bien vu, en confiant le rôle de libéro à Ben Youssef et de stopper droit à Yaâkoubi, alors qu'il aurait dû inverser. Deux cartons jaunes en deux matches et un mauvais renvoi sur l'action du penalty imaginaire, Yaâkoubi n'était pas à l'aise dans son nouveau rôle. Trois créateurs, c'est trop On reprochera à Georges Leekens son insistance sur l'utilisation de trois joueurs de création en même temps. Chikhaoui-M'sakni-Khazri, Chikhaoui-Khazri-Moncer, il y avait trop de fantaisistes qui, théoriquement, ont besoin d'espaces pour manœuvrer. On a vu comment Moncer a été «étouffé» sur son couloir droit, alors qu'au CSS, il a été étincelant à gauche en plein axe. On aurait aimé voir jouer un troisième milieu relanceur aux côtés de Ragued et Sassi. Ça aurait donné plus de densité au milieu de terrain. Casting par affection Cette CAN a montré que certains joueurs n'étaient pas bien dans leurs jambes est dans leur tête. Ils étaient reconduits chaque match parce que Leekens, comme tout entraîneur, y croit en eux. On parlera par exemple de Khazri, loin de sa meilleure forme, et peu décisif surtout dans les coups de pied arrêtés. Abdennour et Syam Ben Youssef ont tout perdu de leur solidité dans les duels. Ils n'étaient pas remplacés, alors que Yaâkoubi et Mohsni pouvaient faire l'affaire. Tout ça ne veut pas dire que Leekens est un petit entraîneur. Au contraire, il a réussi à joueur jusqu'au bout avec une génération de joueurs moyens.