L'information est tombée lundi, peu avant 23h00 : Hamdi Meddeb a avisé Ben Yahia de la fin de sa mission C'était dans l'air depuis quelque temps : les jours de Khaled Ben Yahia à l'Espérance étaient comptés. Durant ces dix derniers jours, des noms de techniciens étrangers ont circulé. Alain Giresse, Henry Kasperczak et Georges Costa. C'est finalement José De Moraïs, accueilli vendredi à l'aéroport entre autre par Zied Tlemçani, qui a été choisi pour veiller aux destinées de l'équipe. Jusque-là, rien d'anormal. Dans le monde du football, licencier un entraîneur est une décision tout à fait ordinaire. C'est la communication qui a accompagné le licenciement de Ben Yahia qui laisse vraiment à désirer. Personne n'est au courant ! Lundi après-midi, bon nombre de journalistes se sont déplacés au stade annexe d'El Menzah pour couvrir la reprise des entraînements de l'Espérance de Tunis. Et ce n'est pas la reprise en elle-même qui intéressait les hommes des médias, mais plutôt l'identité du technicien qui devait diriger cette première séance de la semaine. Tout le monde s'attendait à voir José De Moraïs à l'œuvre. Car toutes les informations concordaient à dire que Ben Yahia a été remercié dimanche et que son remplaçant, De Moraïs, était censé entamer officiellement ses fonctions lundi. Mais coup de théâtre : Khaled Ben Yahia est sorti des vestiaires et s'est dirigé tranquillement vers le terrain. Avant le coup d'envoi de la séance d'entraînement, l'attaché de presse, Mondher Chaouachi, a proposé bonnement un point de presse improvisé. Ben Yahia a nié catégoriquement être au courant de son licenciement : «Je ne comprends pas comment cette tempête a été déclenchée. Tout ce qui se dit en dehors du Parc B n'est que pures spéculations. Un club de la trempe de l'Espérance n'informe pas un entraîneur de son licenciement via les journaux. L'Espérance est un club presque centenaire. Nous avons des traditions bien ancrées. Quand on veut se séparer d'un entraîneur, l'instance dirigeante lui envoie un émissaire, et un hommage lui est rendu pour services rendus», a-t-il affirmé. Drôle de communication ! Le soir-même, le président du club en personne a signifié à Ben Yahia qu'il n'est plus le maître à bord. Certes, être contacté par le président en personne est mieux que d'être informé par un émissaire, mais l'information qui a circulé sur les journaux n'était pas de l'intox. Pourtant, les responsables présents sur le banc des remplaçants lundi juraient que le licenciement de Ben Yahia est une rumeur. L'attaché de presse insistait à dire qu'il ne pouvait pas infirmer une rumeur et a même proposé un point de presse improvisé qui a tourné au fiasco, puisque le soir-même, notre collègue a confirmé officiellement sur le site de l'Espérance le remplacement de Ben Yahia par De Moraïs. Drôle de communication quand on sait qu'il y a à peine deux ans, on citait l'Espérance comme exemple en matière de communication avec la presse. Les journalistes désireux faire des interviews exclusives avec les joueurs à la veille des grands rendez-vous étaient accueillis avec les honneurs dans le bureau de presse. On leur prenait des rendez-vous et on leur amenait les joueurs pour un entretien en tête à tête. C'était hélas le bon vieux temps où la communication était digne d'un grand club professionnel de la trempe de l'Espérance. A l'époque, le linge sale se lavait en famille et les rumeurs quasiment inexistantes. Les temps ont changé.