Plusieurs projets élaborés en collaboration notamment avec l'Union européenne, pour améliorer l'environnement institutionnel et juridique de la pêche côtière et améliorer le revenu des petits pêcheurs La pêche côtière ou artisanale, représentant 25% de la production halieutique nationale en 2014, est confrontée à plusieurs menaces dont la surexploitation des ressources halieutiques, l'augmentation de la pêche illicite et l'absence d'un cadre réglementaire adapté, c'est qu'a indiqué dans une interview accordée à l'Agence TAP, Houssam Hamza, chef de service à la direction générale de la pêche et de l'aquaculture (ministère de l'Agriculture). La production du secteur de la pêche est estimée à 125 mille tonnes dont 30 mille tonnes pour la pêche côtière en 2014. Pour pallier cette situation, plusieurs projets ont été élaborés en collaboration notamment avec l'Union européenne, pour améliorer l'environnement institutionnel et juridique de la pêche côtière et améliorer le revenu des petits pêcheurs et, partant, leur garantir une vie digne, a fait savoir le responsable de la pêche. Développer les communautés de pêche artisanale Parmi ces projets, l'orateur a cité le projet de coopération transfrontalière «FISHINMED» (Réseau méditerranéen des collectivités durables de la pêche artisanale), mis en œuvre par les administrations publiques et les institutions de recherche des Pouilles, de la Sicile et de la Sardaigne (Italie), de la Grèce, de la Tunisie, de l'Egypte et du Liban. Ce projet (2013-2015) vise à favoriser le développement social et économique des communautés de pêche artisanale par la diversification des activités économiques, l'augmentation des revenus des opérateurs concernés, ainsi que la prévention de l'exploitation incontrôlée des ressources marines. Dans le cadre du projet, un Observatoire euro-méditerranéen a été mis en place, en tant qu'instrument de dialogue entre les institutions publiques et privées au niveau méditerranéen. Ce réseau méditerranéen définit les stratégies communes pour le développement social et économique des communautés de pêche artisanale et la mise en place d'un système de soutien technique local, visant à favoriser la multiplication des activités des pêcheurs et l'augmentation de leurs revenus. Au niveau territorial, l'action de l'observatoire est assurée par les principaux acteurs locaux (associations de pêcheurs et coopératives, groupes d'action de pêche locale, représentants des zones marines protégées, etc.), en vue de garantir l'application locale de la stratégie de développement. Le responsable de la pêche a évoqué, également, un autre projet «Ready Med Fish» en cours de réalisation (2013-2015), ciblant essentiellement les jeunes pêcheurs exerçant la pêche côtière (artisanale) en Tunisie. Ledit projet vise la solution des principaux problèmes de la pêche artisanale, tels que la hausse des coûts d'exploitation et la faiblesse des revenus, l'augmentation de l'âge moyen des travailleurs dans le secteur et le faible niveau d'éducation, outre le manque d'attractivité du secteur de la pêche pour les jeunes, la perte du patrimoine culturel et la migration des jeunes. Compétitivité et protection de l'environnement De même, le projet «club bleu artisanal» a été lancé en mai 2014 pour une période de réalisation de 18 mois. Ce projet transfrontalier vise à rationaliser l'exploitation et garantir l'écoulement des produits de la pêche artisanale en Tunisie et en Italie outre la mise à niveau des pêcheurs utilisant des méthodes artisanales à Mazara Del Vallo (Sicile) et à Sidi Mechreg (Bizerte), selon le chef de service en charge de la pêche. L'objectif recherché étant de leur permettre de commercialiser un produit compétitif qui préserve l'environnement et garantit la pérennité des espèces halieutiques. Dans le même contexte, le projet tuniso-japonais de cogestion des pêcheries côtières dans le golfe de Gabès (COGEPECT) (2012- 2016) cible les communautés de pêcheurs exerçant la pêche côtière artisanale, au niveau du golfe de Gabès. L'objectif de ce projet est l'instauration de la cogestion des ressources halieutiques côtières dans l'ensemble des zones du golfe de Gabès, et ce, à travers le renforcement des capacités des acteurs à mettre en œuvre la cogestion des pêcheries. M. Hamza a, enfin, mis en exergue, le projet «NEMO» (2014- 2017), initiative financée par le Ministère italien des Affaires étrangères pour le développement des communautés de pêcheurs dans les zones frontalières de Tunisie, Libye et Egypte. «NEMO» ambitionne d'améliorer le développement socio-économique et la stabilisation sociale dans les zones côtières rurales afin d'éviter leur abandon par les jeunes pêcheurs. Il s'agit, également, de promouvoir la gestion durable des ressources côtières en prenant en considération les changements climatiques dans les activités de pêche et en valorisant le rôle des femmes dans le processus de développement des communautés rurales côtières. Pour la Tunisie, le projet «NEMO» intervient dans le gouvernorat de Médenine, qui produit en moyenne 16 mille tonnes de produits halieutiques par an, dont 50% proviennent de la petite pêche côtière. Parmi les principales activités de ce projet, figurent la réhabilitation d'un centre polyvalent à Zarzis au profit des communautés côtières du gouvernorat, l'appui et la mise à jour de la législation, afin d'améliorer la gouvernance entre les différents intervenants du secteur et la commercialisation des produits de la pêche.