La délégation gouvernementale aujourd'hui dans le sud Les affrontements ont repris, hier, entre les protestataires et les forces de l'ordre dans la ville de Ben Guerdane. Les manifestants, qui se sont regroupés à la place du Grand Maghreb arabe et dans les rues adjacentes, ont brûlé des pneus et lancé des pierres sur les agents de sécurité, qui ont riposté par l'usage du gaz lacrymogène. La ville a retrouvé, hier matin, son rythme normal après une journée de grève observée, mardi, ayant paralysé l'activité économique et commerciale dans la région. La cellule de crise locale, en charge du suivi de la situation à Ben Guerdane, a tenu hier une réunion, pour préparer la visite de la délégation gouvernementale, prévue aujourd'hui jeudi, a affirmé le président de l'Urica à la correspondante de l'agence TAP. Il a indiqué que des demandes urgentes seront présentées à la délégation dont, notamment, l'annulation de la taxe de sortie imposée aux non-résidents et l'activation de la zone logistique et industrielle pour créer une plateforme propice à l'investissement. Le Front populaire dénonce De son côté, le Front populaire a dénoncé l'utilisation de balles réelles et toutes les formes de répression barbare contre les manifestations pacifiques à Dhehiba et Ben Guerdane, dans le sud tunisien, et appelé à l'ouverture d'une enquête suite à la mort de l'un des manifestants. Dans une déclaration, publiée hier, le Front appelle le gouvernement et l'appareil sécuritaire de l'Etat à cesser immédiatement l'usage de la force contre les manifestants pacifiques qui réclament l'amélioration de leurs conditions sociales. Ces méthodes répressives ne font qu'aggraver la situation, ajoute la même source. Le Front insiste sur la nécessité de hâter la mise en place d'une stratégie de développement au profit des régions défavorisées et d'assurer un niveau de vie décent aux citoyens afin qu'ils puissent jouer un rôle actif, en particulier dans la lutte contre le terrorisme qui trouve ses racines dans la marginalisation et l'exclusion. Sit-in des agents de la municipalité Par ailleurs, les agents et les employés de la municipalité de Ben Guerdane ont observé, hier matin, un sit-in, pour protester contre les violences subies, lundi, par deux de leurs collègues, de la part d'une unité sécuritaire, alors qu'ils accomplissaient leur travail devant l'hôpital régional de Ben Guerdane. Selon le secrétaire général du syndicat de base de la municipalité, Mohamed Moussa, les deux agents municipaux avaient, par la suite, été conduits au poste de police où ils avaient, encore, subi des violences de la part des agents de la sécurité. Il a indiqué qu'une grève sera observée, aujourd'hui, s'ils ne reçoivent pas des excuses officielles des parties sécuritaires. Le responsable syndical a, en outre, affirmé que l'un des agents municipaux violentés avait été conduit à l'hôpital et obtenu un certificat médical, tout en exprimant son indignation contre les agissements des agents. De son côté, le porte-parole du syndicat régional des forces de sécurité intérieure, Samir Néji, a souligné qu'il n'est pas possible, actuellement, de confirmer cet incident ou de le démentir. Il a ajouté que la question est du ressort du ministère public qui est seul habilité à délimiter les responsabilités. Le porte-parole du syndicat a, d'autre part, souligné que dix agents de sécurité ont été blessés lors des troubles à Ben Guerdane dont l'un des cas a été transporté à Tunis, tout en appelant au calme et à faire prévaloir la raison.