Le concert «Pierre et le loup» de Serge Prokofiev a été donné par l'Orchestre symphonique tunisien dimanche dernier à la maison de la Culture Ibn-Rachiq Les jeunes enfants, venus nombreux en compagnie de leurs parents en ce dimanche matin, n'étaient pas déçus. Le rendez-vous musical organisé par l'Orchestre symphonique tunisien dédié à un jeune public est toujours un moment de convivialité partagée. On le doit à l'esprit d'ensemble de ce parcours féerique où les musiciens de l'orchestre, totalement investis, sont au meilleur de leur forme instrumentale dans, cette fois-ci, un conte musical du compositeur russe Serge Prokofiev (1891-1953). Il s'agit d'une œuvre pédagogique «Pierre et le loup» composée pour un orchestre et un récitant... «Serge Prokofiev raconte merveilleusement bien des faits divers dans sa musique. Il aime, en effet, créer un climat particulier, peindre une situation tragique ou cocasse. Rien d'étonnant à ce qu'il ait composé huit opéras qui sont parmi les plus importants de notre époque. Il aime se laisser envoûter par l'image... Son pouvoir d'invocation est toujours présent dans toutes ses œuvres». «Pierre et le Loup» a été composé par Serge Prokofiev afin d'éduquer, de familiariser et de sensibiliser le jeune public à la musique classique et lui faire connaître les principaux instruments d'un orchestre symphonique. Cet objectif pédagogique est affiché dès le début de l'histoire, puisque le récitant ou la voix, incarnée parfaitement bien par Caroline Felfel (interprète Le chat mélancolique, également, à l'hautbois). Elle a présenté aux spectateurs chaque personnage (animal ou humain) en relation avec son instrument: Le quatuor à cordes pour Pierre, le hautbois pour le chat, le basson pour le grand-père de Pierre, la timbale et la grosse caisse pour les chasseurs et leurs fusils, la flûte pour l'oiseau, le cor pour le loup et la clarinette pour le canard. Ce conte, donc, met en scène un jeune garçon qui réussit à sauver ses amis, l'oiseau et le chat, et à piéger le méchant loup. Dès le début du conte, l'instrumentation extrêmement précise et inventive du compositeur forme un écho, un halo à la parole de la narratrice. Une projection vidéo attachante mettant en scène les personnages de l'histoire accompagne l'interprétation de l'œuvre sur scène qui alterne des passages commentés, parlés et d'autres purement musicaux parfaitement exécutés. La dernière partie du concert, non moins singulière et qui délicieuse que la première, fut réservée aux musiques de dessins animés et de films célèbres appréciés par le jeune public. On a eu droit à de belles relectures rehaussées de projections vidéos, telles que le thème d'ouverture de la série américaine de dessins animés Looney Tunes, suivi du thème musical de la série télévisée américano-britannique créée en 1977 par Jim Henson, The Muppet show. Ensuite, du célébrissime thème des Schtroumpfs, le grand classique de Walt Disney Blanche Neige et les sept nains enchaînant avec le thème du film La Famille Adams, Charlie Chaplin avant de conclure avec le thème de La Panthère rose. Une merveilleuse ballade en musique et en images qui a suscité l'enthousiasme et l'approbation du public. Bravo l'Orchestre !