Le ministre de la Communication libyen, Omar Kouiri, affirme que les deux journalistes seraient en vie et se trouvent actuellement à Derna. «Les deux journalistes tunisiens Sofiane Chourabi et Nadhir Guetari sont en vie et se trouvent actuellement dans la ville de Derna», a affirmé Omar Kouiri dans une déclaration aux médias tout en refusant de dévoiler l'identité du groupe qui les retient. Contacté par La Presse, M. Maâouia Chourabi, père de Sofiane, est resté sceptique vis-à-vis cette déclaration. Absence de preuve de vie «Chaque fois, un responsable libyen déclare que Sofiane et Nadhir sont vivants sans apporter une preuve de vie (vidéo ou photo)», a-t-il souligné. Un avis partagé par l'un des membres du comité de soutien des deux journalistes kidnappés en Libye, Melle Rahil Methneni, qui a accueilli cette déclaration du ministre libyen avec beaucoup d'optimisme en la qualifiant de « très bonne nouvelle». «Je comprends que ce genre de dossier demande beaucoup de discrétion, mais il faut aussi prouver qu'ils sont en vie. Personnellement, j'ai entendu ça de plusieurs responsables tunisiens et libyens, mais quand je leur demande s'ils ont une preuve que Sofiane et Nadhir sont en vie, ils me répondent négativement», a-t-elle déclaré. Elle a ajouté: «Si c'est vrai qu'ils sont détenus à Derna, je ne peux pas être rassurée sur leur sort, vu que cette ville est sous le contrôle du groupe Ansar Echaria». Sofiane Chourabi et Nadhir Guetari sont partis en Libye au début du mois de septembre 2014 dans le but de réaliser un reportage dans l'Est de la Libye, plus précisément dans la région d'Ajdabia pour le compte de la nouvelle chaîne First TV. Le 3 septembre 2014, une source sécuritaire en Libye avait annoncé l'enlèvement des deux journalistes, dans la ville de Brega. Trois jours plus tard, le 7 septembre, ils ont été libérés, comme en témoigne un message venant de Sofiane Chourabi où il a expliqué que leurs ravisseurs les avaient séquestrés pour une soi-disant absence d'autorisation de travail officielle. Néanmoins, les deux journalistes ont été de nouveau séquestrés, le lendemain, par une milice non identifiée à Ajdabia. Depuis, les circonstances troubles du kidnapping n'ont pas été élucidées, plongeant la famille et le comité de soutien de nos deux confrères dans l'incertitude.