La visite a été une occasion pour signer un protocole d'accord sur le renforcement de la politique tunisienne en faveur de la promotion des droits des personnes handicapées. Les familles des émigrants disparus en mer ont manifesté devant le ministère des Affaires étrangères, revendiquant le droit de connaître le sort de leurs enfants Le ministre italien des affaires étrangères, M.Paolo Gentiloni, dans sa première visite officielle en Tunisie, a déclaré au cours d'un point de presse tenu conjointement avec son homologue tunisien que l'Italie observe avec «beaucoup de respect et d'admiration le processus de transition démocratique, politique et constitutionnel qui a donné au pays une nouvelle constitution et un nouveau gouvernement. Ce processus qui a généré une situation de stabilité à l'échelle du pays est un exemple positif et édifiant». Le ministre, qui s'est dit prêt à plaider en faveur de notre pays pour soutenir son économie, a clairement souligné qu'il va transmettre aux Italiens et au monde des affaires italien que la Tunisie est «un pays proche, ami, stable et offre un climat propice aux opportunités d'affaires et d'investissement». S'exprimant quant à la teneur de la séance de travail qu'il a eue avec M. Taïeb Baccouche, M.Paolo Gentiloni a révélé que les relations bilatérales, l'immigration et la question de la crise libyenne ont été au centre de l'entretien. A cet égard, le ministre des Affaires étrangères italien a indiqué que l'Italie a enregistré avec beaucoup de satisfaction l'évolution sur ce dossier. «Les flux migratoires sont stables et réguliers», a-t-il indiqué. Quant à la communauté tunisienne établie en Italie et dont le nombre serait de l'ordre de 120.000 personnes, M.Paolo Gentiloni a souligné que cette colonie évolue dans un milieu positif et fait preuve d'intégration. Il a ajouté que le gouvernement italien déploie des efforts pour rendre leurs conditions d'accueil plus favorables et meilleures. Quant à l'épineux dossier de la crise libyenne, M. Paolo Gentiloni a clairement indiqué qu'il partage l'approche tunisienne à ce sujet. «La meilleure solution pour cette crise est la réconciliation», a-t-il affirmé. Des traditions de concertation Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, M. Taïeb Baccouche, s'est dit honoré de la visite de son homologue italien et de la délégation qui l'accompagne. «Cette visite s'inscrit dans le sillage des traditions de concertation entre deux pays liés par une amitié séculaire marquée par une coopération économique et sociale dans tous les domaines et qui est appelée à se hisser à des paliers supérieurs de développement, surtout que ce gouvernement, qui est le premier de la IIe République, marque la fin de la période de la transition et inaugure celle de la stabilité politique et, de ce fait, offre un cadre propice à la relance des relations bilatérales avec l'Italie». M.Baccouche a considéré que cette visite est le coup d'envoi d'une coopération forte et durable. «De ce fait, la signature de ce protocole d'accord est une activation de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et est, en lui-même, un exemple de coopération dans des domaines encore plus vastes. Quant aux pourparlers avec son homologue, M. Taïeb Baccouche a déclaré que la séance de travail a permis aux deux parties de passer en revue la situation politique en Tunisie et le succès du modèle tunisien que l'Italie et les autres pays du monde s'accordent quant à la nécessité de le soutenir afin qu'il devienne un modèle pour la région. «Nous nous sommes aussi concertés sur les priorités de la coopération bilatérale dans les domaines économiques et sociaux et nous avons trouvé bon échos auprès de nos amis italiens pour soutenir l'effort de développement dans notre pays, surtout en cette phase délicate», a-t-il indiqué. «Je me suis aussi enquis de la situation des immigrés tunisiens en Italie, qui est une question sociale mais à portée politique», a-t-il précisé. Le ministre a également indiqué qu'ils se sont concertés à propos de la coopération dans le domaine sécuritaire, notamment la question du terrorisme. «Nous sommes d'accord sur le fait que les résultats du terrorisme ne concernent pas un seul pays mais plutôt les pays de la région et le reste du monde. Dans le même ordre d'idée, nous avons soulevé la question de la crise libyenne où l'on constate une absence totale d'un Etat unifié pour tout le territoire et pour tout le peuple libyen. Surtout que cet état de fait a favorisé l'apparition de plusieurs factions terroristes qui prospèrent dans ce chaos. A cet effet, nous avons conclu que la solution militaire n'est pas le bon moyen. La solution politique qui réunirait toutes les parties autour de la même table de dialogue serait la plus appropriée. Car, la solution militaire ne ferait que compliquer davantage une situation déjà complexe», a-t-il affirmé. Répondant aux questions des journalistes italiens, à propos de la nature de la coopération sécuritaire, M. Paolo Gentiloni a affirmé que la collaboration peut, de la part des Tunisiens, prendre la forme d'échange d'informations concernant les menaces terroristes. Pour ce qui est de la Libye, le ministre italien a assuré que son pays s'engage à respecter pleinement les décisions émanant des Nations unies et que l'Italie œuvrera à internationaliser la question libyenne à commencer par l'Union européenne. «D'un autre côté, nous continuerons notre travail pour que tous les efforts aboutissent à une réconciliation pacifique», a-t-il souligné. M. Taïeb Baccouche a affirmé dans la même optique que la Tunisie est «contre toute intervention armée en Libye et que le pays privilégie l'action politique». Evoquant à ce titre que ses propos n'ont jamais porté sur la reconnaissance d'une partie ou de l'autre. «Ce n'était pas une reconnaissance, mais le fait de composer avec la réalité du terrain pour préserver les intérêts des Tunisiens établis en Libye et des intérêts de la Tunisie», a-t-il conclut. Le protocole d'accord Le ministre des Affaires étrangères, M. Taïeb Baccouche, a signé hier à Tunis, avec son homologue italien M.Paolo Gentiloni, un protocole d'accord pour la réalisation du projet «Appui à la mise en œuvre de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées». Ce projet, qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale d'amélioration des conditions de vie des personnes handicapées, fait suite à la ratification par la Tunisie de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées (Cidph) de 2006. Le projet, qui bénéficiera d'un don de 1.000.940 euros, vise à contribuer au renforcement des politiques tunisiennes en faveur de la promotion des droits des personnes handicapées en soutenant les politiques de mise en œuvre de la Cidph. C.B.N.