Bien que blessé à l'épaule et amputé d'une jambe dans les zones de combat, Ammar El Faleh continue de conduire, de main de maître, la lutte contre les terroristes dans nos murs. Un exemple extraordinaire de bravoure et de patriotisme. Révélations sensationnelles Du ministre de l'Intérieur à son état-major, en passant par les membres des différentes unités de la police et de la Garde nationale, tout le monde l'affirme: il est le maître incontesté des opérations de lutte contre le terrorisme. Nous voulions nommer Ammar El Faleh, actuel patron de la redoutable BAT (Brigade antiterrorisme) dépendant de la Garde nationale. Et alors, diraient tous ceux qui ignorent tout de l'histoire extraordinaire de cet homme. Extraordinaire : le qualificatif est loin d'être déplacé. Attachez vos ceintures... Handicapé physique, dites-vous ? La carrure impressionnante, El Faleh appartient à la race des «patrons pas comme les autres». C'est-à-dire ceux-là mêmes qui privilégient le travail sur le terrain au confort de la bureaucratie. Au point qu'il surpasse ses lieutenants pour conduire, en personne, les opérations de combat. Au point qu'il est, dans deux descentes policières sur trois, le premier à faire irruption, et pratiquement le dernier à quitter les lieux de l'incursion, visiblement ravi, révèlent les lieutenants, de rentrer avec du «gibier». Mais attention, gare à celui qui l'approche, en cas d'échec d'une descente achevée avec zéro arrestation. «S'il rentre bredouille, eh bien, il devient inconsolable» soutient, admiratif, l'un de ses hommes qui ne tarit pas d'éloges sur son patron, «pour son courage inouï, sa témérité de kamikaze et son amour fou du métier». Amour, le mot est lâché, pour rappeler que «Si Ammar» a été grièvement blessé, au cours des deux dernières années, dans les zones de combat. Si la première blessure à l'épaule a été pansée, il n'en est pas de même pour la seconde qui lui a coûté une... jambe, suite à l'explosion d'une mine, alors qu'il menait une traque des terroristes dans les monts de Jendouba. Savez-vous ce qu'il a fait après cet accident tragique ? Eh bien, il n'a bénéficié ni d'un congé, ni demandé des dommages et intérêts, ni même juré d'annuler ses habituelles descentes aventurières sur le terrain. D'ailleurs, tous ceux qui appartiennent à l'appareil sécuritaire du pays n'oublieront pas de sitôt que Ammar El Faleh a surpris tout le monde, en demandant, à sa sortie de l'hôpital, de le ramener directement non pas chez lui, mais à... son bureau, tout en s'écriant : «Ou moi, ou eux», allusion faite aux terroristes qu'il abhorre et auxquels il a porté tant de coups durs, en jurant, un jour, qu'il finira par les éliminer, les uns après les autres. Et il semble fermement décidé à gagner ce pari audacieux. La preuve est qu'il continue aujourd'hui d'abattre un travail colossal, de jour comme de nuit, nullement handicapé par la jambe artificielle qu'on lui a implantée. En ce sens qu'il passe, comme d'habitude, beaucoup plus de temps dans les zones de combat que dans son douillet bureau de la caserne d'El Aouina. Salut, le héros ! Cet homme, décidément anormal, est devenu un symbole, non seulement pour ses camarades et ses supérieurs, mais aussi pour nos politiciens qui lui vouent une grande estime, voire de l'admiration. Et ce n'est pas un hasard si l'ex-chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, l'a surnommé «Al Batal» (le héros). Et ce n'est pas non plus un hasard si l'actuel ministre de l'Intérieur ne peut pas ne pas le voir ou l'écouter, chaque jour que Dieu fait. Les 41 ans sonnés, originaire de Gafsa et père de trois filles, Ammar El Faleh est devenu, mine de rien, une fierté non seulement pour le corps de la Garde nationale auquel il a beaucoup donné, depuis la fin de son dur apprentissage à l'académie de Fondok Jedid, mais aussi pour la Tunisie, puisque sa flatteuse réputation a, bel et bien, dépassé nos frontières. Et cela... n'en déplaise aux terroristes qui le condisèrent comme leur principale bête noire. Fabuleux récit d'un homme sur lequel repose l'espoir de tout un peuple.