Après quatre ans d'absence, le Club Africain renoue avec la compétition continentale, décidé à aller le plus loin possible, à commencer par ne pas rater son entrée en lice. Bien entendu, il n'est pas question de parler de ré-apprentissage africain, sachant que la double confrontation d'aujourd'hui face aux Nigérians de Dolphins ne permet pas au représentant tunisien de monter en gamme. Ce choc s'apparente à un match de coupe en deux manches. Et il faudra prendre option dès cet après-midi, sachant que le déplacement à venir au Nigeria ne sera pas de tout repos (conjoncture). Cela dit, rien n'a été laissé au hasard, en vue de bien négocier l'aller. Certes, du point de vue ambiance autour de l'équipe, les supporters n'ont pas ménagé les joueurs ces derniers jours (suite au rendement moyen face au CSS). Mais le plus important réside dans l'envie de bien faire d'un groupe solidaire et serein, comme constaté récemment, lors des répétitions. Une remarque s'impose toutefois. Si Daniel Sanchez s'est plaint d'une certaine «intransigeance» des fans (au Parc A et à Radès la semaine dernière), il ne doit pas aussi oublier que la pression est une arme à double tranchant, quand elle est apprivoisée. Car pression veut aussi dire aussi motivation pour un onze qui doit se transcender et tout donner sur le terrain. Ce supplément d'âme et cette maturité de groupe, qu'exigent de voir les supporters, constitueront, à n'en point douter, le douzième homme face aux Nigérians. Ils seront d'ailleurs quelque 20.000 à garnir les travées de Radès et porter haut et fort l'étendard de l'association de 1920. Méniaoui d'entrée L'ex-buteur de Métlaoui relèvera Djabou cet après-midi. Il formera le trident d'attaque avec Dhaouadi et Saber Khelifa. Signataire d'un engagement de deux ans en été, ce vétéran (trentenaire) n'a pas bénéficié de beaucoup de temps de jeu jusque-là. Fin technicien et assez vif, ce renard des surfaces (comme se plaît à l'affubler Sami Touati) dispose d'une bonne vision de jeu et peut alterner sur le couloir et tantôt en tant que relayeur de circonstance. ll n'a pas encore fait étalage de tout son registre (vu les bribes de matches où il a été aligné). Mais là, il dispose, à n'en point douter, d'une chance pour marquer des points et convaincre définitivement le staff technique. Pour revenir au lutin algérien Abdelmoumen Djabou, il devra encore purger quatre matches de suspension (sanction écopée quand il militait sous les couleurs de l'ESSétif). Enfin, pour information, notons que le Fennec aurait reçu une offre (à travers son agent) pour renforcer en été les rangs d'Al Hilal d'Arabie Saoudite. On y reviendra. Volet onze d'attaque face à Dolphins, Sanchez fera confiance aux mêmes avec une ou deux nuances apportées en attaque (titularisation de Méniaoui) et probablement en défense. Ifa et Belkaroui en ballottage Le défenseur axial Bilel Ifa manquera à l'appel mercredi prochain à Gabès face à la Stayda (pour somme d'avertissements). Bien entendu, l'algérien Hichem Belkaroui le relèvera et formera la charnière avec Seïf Tka. Cependant, le staff technique pourrait anticiper dès aujourd'hui et laisser Ifa au repos face aux Nigérians, et ce, en vue de permettre à l'Algérien de mieux affiner sa complicité avec Tka (automatismes). Aussi, Sanchez ne s'est pas encore prononcé sur le choix du latéral gauche. Il tranchera aujourd'hui entre Mikari et Haddedi. Attendons voir... Dolphins n'est pas un foudre de guerre L'adversaire du CA n'a rien d'un épouvantail. Club médian (situé dans le ventre mou du classement la plupart du temps), il compte toutefois à son actif trois titres de champion du Nigeria (1997, 2004 et 2011) et a atteint l'apothéose de la Coupe de la CAF en 2005, plus grosse performance du club depuis sa création en 1988. Le CA devra, cependant, se méfier d'un club ambitieux et enthousiaste qui a tout à gagner à se frotter à l'élite du continent africain.