Beaucoup de joueurs aspirent à une place en équipe nationale, une ambition légitime et parfois même justifiée, mais peu ont le mérite de pouvoir le faire. Un bon joueur de club est-il forcément un bon joueur de sélection? La Tunisie, et pas seulement du football, n'aime rien moins que jauger, comparer et classer. Jeter des ponts entre les époques, confronter les générations et établir des hiérarchies. Cela nous ramène à des années et des années en arrière. Des joueurs qui font la pluie et le beau temps dans leurs clubs passent inaperçus en équipe nationale. Les exemples sont nombreux. Plus encore: depuis que les sélectionneurs avaient commencé à s'intéresser aux joueurs tunisiens évoluant à l'étranger, la donne a changé. Des fois, on est même arrivé à la tendance qui place les joueurs locaux en tant que solution de rechange. Pas plus!... Entre joueur de club et joueur de sélection, il y a tout un parcours à franchir. Toujours est-il qu'un bon joueur qui ne joue pas en équipe nationale restera toujours un joueur fragile et fragilisé. Nous nous demandons encore comment le football des grands et des rendez-vous d'exception a-t-il pu ignorer des joueurs de club de grande dimension? De façon générale, une place en sélection ne s'offre pas. Elle se justifie sur le près. Mais, des fois, beaucoup de facteurs entrent en jeu. Dans le football, dans le sport, dans la vie aussi, toute personne est capable de faire plus que ce qu'elle pense pouvoir accomplir. Tout joueur en qui existe un potentiel peut atteindre un meilleur niveau et progresser, à condition d'identifier ce qui va provoquer le déclic. L'avènement et le profil du sélectionneur comptent aussi beaucoup dans le déroulement de la carrière des joueurs. Il y a ceux qui tournent une page et qui en ouvrent une autre. D'autres n'hésitent pas à impulser une dynamique faite d'idées personnelles et de développement d'un projet qui doit pouvoir entraîner une vague de joueurs porteuse d'espoir bénéfique. Bref, le sélectionneur représente, à lui seul, un état de grâce pour certains joueurs plus que pour d'autres, qui dépend cependant des résultats obtenus, et parfois même de ceux auxquels il aspire. C'est dans les clubs que sont nés certains génies du jeu, mais c'est dans les matches internationaux qu'ils se sont épanouis. C'est ce que la vie sportive nous apprend. Aujourd'hui, nous pensons que c'est à la génération qui arrive d'écrire l'histoire de l'équipe de Tunisie. Ce n'est pas une affirmation, mais ce sont surtout des joueurs formatés pour la gagne, même s'il arrive à certaines d'entre eux de découvrir leur nature profonde au fil de la compétition en équipe nationale. Loin des préjugés et en attendant les confirmations sur le terrain, la première liste établie par Leekens après la CAN 2015, qui sera dévoilée jeudi prochain, comprendra beaucoup de nouveautés. Certes, l'enjeu n'est pas de taille, puisqu'il s'agit d'un rassemblement en prévision de deux matches amicaux, mais toujours est-il que beaucoup de joueurs attendent impatiemment cette opportunité. On a beau nous suggérer qu'il n'y a plus de petites équipes, c'est surtout de grande équipe de Tunisie dont nous manquons aujourd'hui. Une équipe de cohérence et d'équilibre, de bon sens et de vision, de discours ambitieux et donc de destin élevé. Plus les matches passent et plus la sélection aurait encore besoin de joueurs qui parlent le même langage sur le terrain, qui font tout pour y parvenir. Aujourd'hui, elle est encore à la recherche d'une maîtrise technique acceptable et d'une solidité défensive correcte. Cela ne manque pas de rappeler une vérité: on joue pour gagner. Les qualités physiques et techniques ne suffisent pas si on n'y ajoute pas la générosité, le dépassement de soi, s'il n'y a pas ces ingrédients qui provoquent le surpassement. Tout cela ne se décrète pas du jour au lendemain. C'est une question d'état d'esprit. Le sélectionneur n'hésite pas à l'occasion à ouvrir la porte notamment aux joueurs qui se sont distingués depuis le début de la saison et dont le rendement sur le terrain n'a pas manqué de retenir l'attention. Les nouveautés concernent essentiellement les joueurs de l'Etoile qui intègrent en masse la sélection. Leekens pense ainsi convoquer pour la première fois Boughattas, Marwen Tej et Aleya Brigui, sans compter le retour de Hamdi Naguez. Toujours à propos de première convocation, le sélectionneur ne semble pas aussi oublier l'attaquant du CSS Yassine Khenissi, ainsi que le gardien de but de l'ASM Zied Jebali. L'on ne sait pas cependant si ce dernier fera tout simplement partie de la liste élargie(28 joueurs), ou celle qui servira pour les deux matches amicaux contre le Japon et la Chine (24 joueurs). La première apparition de la sélection se fera contre le Japon le 27 mars prochain. Le coup d'envoi de la rencontre est fixé à 11h30, heure tunisienne(19h30, heure locale). Pour ce qui est du deuxième match face à la Chine, il aura lieu le 31 mars prochain à 10h30. Voici, par ailleurs, quelques noms des joueurs locaux susceptibles de faire partie de la prochaine liste: ESS: Mathlouthi, Boughattas, Marwane Tej, Hamdi Neguez, Aleya Brigui CSS: Yassine Khenissi, Ali Maâloul, Mohamed Ali Mansar EST: Ben Cherifia, Akaichi, Ragued, Yaâcoubi. CA: Ben Mustapha, Sabeur Khelifa, Houcine Nater CAB: Mathlouthi ASM: Zied Jebali